« Êtes-vous tombé ? Relevez-vous, et tournez-vous vers le médecin de votre âme ; il vous ouvrira les entrailles de sa miséricorde. Êtes-vous tombé une seconde fois ? Relevez-vous derechef, gémissez et criez : celui qui a répandu son sang pour vous, vous recevra dans sa grâce. Êtes-vous tombé une troisième et quatrième fois ? Relevez-vous encore, pleurez, soupirez, humiliez-vous et Dieu ne vous abandonnera point, car il ne rejette point les coeurs humiliés, ni ceux qui retournent à lui par la pénitence. Autant de fois que vous vous relèverez, autant de fois il vous recevra. La malice ni l’infirmité de l’homme ne saurait être si grande, qu’elle surpasse la divine miséricorde, qui n’a ni bornes ni limites ; et partant, que vos péchés ne vous rendent pas pusillanime, mais humble. [...] Ne vous attristez pas de ne pouvoir offrir à Dieu une douleur sensible de vos péchés. C’est assez qu’elle soit en la raison et en la volonté, pour être agréable à Dieu. Et bien que votre coeur soit aride et que vous ne puissiez tirer une larme de vos yeux, cette douleur ne laissera pas d’opérer la rémission de vos péchés. L’humilité qui nous fait connaître notre propre misère et juger imparfaites et viles toutes les bonnes oeuvres que nous faisons, et la pieuse confiance que nous avons en Dieu, par laquelle nous espérons miséricorde, fondées sur les mérites de la vie et de la mort de Jésus-Christ, son Fils, surpassent toutes les actions pénibles que nous pouvons faire pour la satisfaction de nos péchés... » Sébastien Zamet (1588-1655), Avis spirituels (I-II), in "Lettres spirituelles publiées d'après les copies authentiques, avec une introduction et des notes par Louis N. Prunel. Et précédées des Avis spirituels du même prélat", Paris, Alphonse Picard et fils, 1912. |
Jésus est miséricordieux et ne se lasse jamais de pardonner Jéricho, sur le chemin vers Jérusalem, est « la dernière étape d’un voyage qui résume en soi le sens de toute la vie de Jésus, dédiée à chercher et à sauver les brebis perdues de la maison d’Israël ». Lors de la prière de l’Angélus ce dimanche, place Saint-Pierre à Rome, le Pape s'est attardé sur l’Evangile du jour où « se produit l’un des événements les plus joyeux racontés par Saint Luc : la conversion de Zachée ». « Cet homme est une brebis perdue, a souligné le Pape, il est méprisé, car il est le chef des collecteurs d'impôts, ami de l’occupant romain haï, voleur et exploiteur. » François explique qu’à cause de sa petite taille, mais aussi empêché de voir Jésus probablement à cause de sa mauvaise réputation, Zachée monta sur un arbre pour pouvoir voir « le Maître qui passe ». Pour le Pape, ce geste extérieur, « un peu ridicule », exprime « l’acte intérieur de l’homme qui cherche à s’élever de la foule pour avoir un contact avec Jésus. Jésus qui arrivant près de l’arbre, l’appelle : « Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison. » (Lc, 19,5) Malgré l’anonymat de Zachée, repoussé de tous et malgré sa distance avec Jésus, ce dernier l’appelle. François explique qu'en effet, le nom de Zachée a une signification symbolique : « Dieu se souvient ». Et Jésus alla chez Zachée, suscitant les critiques de tout Jéricho. Pourquoi y aller ? Car Zachée était perdu. Jésus dit donc : « Aujourd'hui, le salut est arrivé dans cette maison, car lui aussi est un fils d'Abraham. ». Ce jour-là chez Zachée entre dans la joie. Le Pape François explique alors qu’il n’y a aucune profession ou condition sociale, aucun péché ou crime qui puisse effacer de la mémoire et du Cœur de Dieu l’un de ses fils. « Dieu se souvient », Il « n’oublie personne parmi ceux qu’Il a créés ; Il est Père, dans l’attente vigilante et affectueuse de voir renaître dans le cœur du fils le désir de revenir à la maison. Et dès qu’Il reconnaît ce désir, Il est tout de suite à ses côtés, et avec son pardon Il rend son chemin plus léger vers la conversion et le retour. » En s’adressant aux fidèles place Saint-Pierre : « Si tu as un poids sur ta conscience, si tu as honte de beaucoup de choses que tu as commises, arrêtes-toi un peu, n’aies pas peur, pense que quelqu’un t’attend », leur explique le Pape, « je t’assure que tu ne seras pas déçu : Jésus est miséricordieux et Il ne se fatigue jamais de pardonner ». François appelle donc les fidèles à écouter Jésus. « Du profond de notre cœur, écoutons sa voix qui nous dit : aujourd’hui je dois m’arrêter chez toi. Autrement dit dans ta vie. Accueillons-le avec joie : Lui peut nous changer, Il peut transformer notre cœur de pierre en cœur de chair, Il peut nous libérer de l’égoïsme et faire de notre vie un don d’amour. » Source : Radio Vatican. |