Les trois hymnes de la fête du Sacré Cœur - "Auctor beate sæculi" à Vêpres, "En, ut superba criminum" à Matines et "Cor, arca legens continens" à Laudes - furent écrites par le Père piariste Filippo Bruni (1715-1771) pour être intégrées dans l’office du Sacré Cœur décrété par le Pape Clément XIII en 1765. 1. Cor, arca legem cóntinens, non servitútis véteris, sed grátiæ, sed véniæ, sed et misericórdiæ. 1. Cœur, arche contenant la Loi, non de l’antique servitude, mais la loi de grâce, mais celle du pardon, mais celle de la miséricorde. 2. Cor sanctuárium novi Intemerátum féderis, templum vetústo sánctius, velúmque scisso utílius. 2. Cœur, sanctuaire inviolé de la nouvelle alliance, temple plus saint que l’ancien, voile plus utile que celui qui fut déchiré. 3. Te vulnerátum cáritas ictu paténti vóluit, amoris invisíbilis ut venerémur vúlnera. 3. Ton amour a voulu que tu fusses blessé par un coup visible, pour que d’un amour invisible nous vénérions les blessures. 4. Hoc sub amóris sýmbolo passus cruénta et mýstica, utrúmque sacrifícium Christus Sacérdos óbtulit. 4. Sous ce symbole de l’amour, le Christ Prêtre, ayant souffert de façon sanglante et mystique, offrit un double sacrifice. 5. Quis non amántem redámet ? Quis non redémptus díligat, et Corde in isto séligat ætérna tabernácula ? 5. A Celui qui nous aime qui ne rendrait son amour ? Quel racheté ne le chérirait pas et dans ce Cœur ne se choisirait pas une demeure éternelle ? 6. Jesu, tibi sit glória, Qui Corde fundis grátiam, cum Patre et almo Spíritu in sempitérna s?cula. Amen. 6. A toi soit la gloire, Jésus, qui par ton Cœur répands la grâce, ainsi qu’au Père et à l’auguste Esprit, dans les siècles éternels. Amen. (Source trad. : Notre-Dame des Neiges) |
C’était la dernière étape du Jubilé des prêtres : en la solennité du Sacré Cœur de Jésus, le Pape François a présidé une célébration eucharistique ce vendredi 3 juin dans la matinée, place Saint-Pierre, devant 6000 prêtres venus du monde entier et une petite foule de fidèles. Ce fut une nouvelle occasion pour lui de brosser le portrait idéal du prêtre selon le Cœur de Jésus et de lancer quelques mises en garde. Avec le sens de la formule qui le caractérise, le Saint-Père a souligné que le prêtre « n’est pas un comptable de l’esprit ». « Gare aux pasteurs qui privatisent leur ministère », a-t-il lancé. Le Pape François brosse le portrait d’un prêtre qui, comme le Bon Pasteur, cherche la brebis perdue, sans délai, sans avoir peur de s’aventurer hors du pâturage et hors des horaires de travail. « Le cœur qui cherche ne privatise pas les temps et les espaces, il n’est pas jaloux de sa légitime tranquillité, et il n’exige jamais de ne pas être dérangé ». Le pasteur selon le Cœur de Dieu ne défend pas ses propres aises, il n’est pas préoccupé de conserver sa bonne réputation ; au contraire, sans craindre les critiques, il est disposé à risquer même d’imiter son Seigneur, d’être calomnié comme Lui. Il ne demande pas qu’on lui paie ses heures supplémentaires. Le Souverain Pontife met en garde contre les multiples initiatives qui remplissent le ministère sacerdotal : catéchèse, liturgie, charité, engagements pastoraux et administratifs. Il ne faudrait surtout pas que cela pousse le prêtre à perdre de vue la question fondamentale : où est fixé mon cœur, quel trésor cherche-t-il ? Le cœur du prêtre n’est pas replié sur lui-même, il est tourné vers Dieu et vers les frères. Ce n’est plus « un cœur instable », qui se laisse attirer par la suggestion du moment ou qui va çà et là en cherchant des consensus et de petites satisfactions. Le prêtre est un pasteur, non un inspecteur du troupeau. Il est obstiné dans le bien. Pour cela, non seulement il tient les portes ouvertes, mais il sort à la recherche de celui qui ne veut plus entrer par la porte. Le prêtre ne jette jamais l’éponge ; il trouve parce qu’il prend des risques et parce qu’il ne se laisse pas décourager par les déceptions et les difficultés. Reprenant des idées plusieurs fois développées, le Saint-Père a encore averti que le prêtre du Christ ne devait pas choisir ses propres projets, mais être proche des gens concrets que Dieu, par l’Église, lui a confiés. Personne n’est exclu de son cœur, de sa prière et de son sourire. Et, quand il doit corriger, c’est toujours pour approcher ; il ne méprise personne, mais il est prêt à se salir les mains pour tous. Il tend la main en premier, rejetant les bavardages, les jugements et les venins. Il écoute les problèmes avec patience et il accompagne les pas des personnes, accordant le pardon divin avec une généreuse compassion. Il ne gronde pas celui qui laisse ou qui perd la route, mais il est toujours prêt à réinsérer et à calmer les querelles. Enfin, la joie de Jésus Bon Pasteur n’est pas une joie pour soi, mais c’est une joie pour les autres et avec les autres, la vraie joie de l’amour. Il est transformé par la miséricorde qui donne gratuitement. La tristesse pour lui n’est pas normale, mais seulement passagère : la dureté lui est étrangère, parce qu’il est pasteur selon le Cœur doux de Dieu. Enfin, le Pape François se veut aussi rassurant : malgré leurs limites et leurs péchés, les prêtres ont la certitude d’être choisis et aimés. Source : Radio Vatican (XS-RF). Texte intégral de l'homélie traduite en français sur notre blog. |
« Le Sacré-Coeur est l'asile de la miséricorde et du pardon : « Les pécheurs, dit Notre-Seigneur, trouveront dans mon Coeur l'océan infini de la miséricorde. » - « Que pouvez-vous craindre d'y aller, dit Marguerite-Marie, puisqu'il vous invite à y aller ? N'est-il pas le trône de la miséricorde où les misérables sont les mieux reçus, pourvu que l'amour les présente dans l'abîme de leur misère ? » - « Le Père éternel, par un excès de miséricorde, a fait de cet or précieux une monnaie inappréciable, marquée au coin de sa divinité, afin que les hommes en puissent payer leurs dettes et négocier la grande affaire de leur salut éternel. » - « Vous demeurerez dans le Sacré-Coeur de Jésus comme un criminel qui, par les regrets et la douleur de ses fautes, désire apaiser son juge en se renfermant dans cette prison d'amour. » - « Il m'a donné à connaître que son Sacré-Coeur est le Saint des Saints, qu'il voulait qu'il fût connu à présent pour être le médiateur entre Dieu et les hommes, car il est tout puissant pour faire leur paix et pour obtenir miséricorde. » « Choisissez le Coeur de Notre-Seigneur, nous dit Marguerite-Marie, pour votre oratoire sacré. Entrez-y pour y faire vos prières et oraisons, afin qu'elles soient agréables à Dieu. Vous y trouverez de quoi lui rendre ce que vous lui devez. » - [...] « Ce divin Coeur est une source intarissable où il y a trois canaux qui coulent sans cesse : premièrement de miséricorde pour les pécheurs d'où découle l'esprit de contrition et de pénitence ; le second, de charité pour tous les besoins, et particulièrement pour ceux qui tendent à la perfection, qui y trouveront de quoi vaincre les obstacles ; du troisième, découlent l'amour et la lumière pour ceux qu'il veut unir à lui pour leur communiquer sa science et ses lumières. Cherchons dans ce divin Coeur tout ce dont nous aurons besoin ; ayons recours à lui en tout temps et en tout lieu. C'est un trésor caché et infini qui ne demande qu'à s'ouvrir à nous. » Résolutions. - Le divin Coeur est donc une douce retraite, j'y veux demeurer toujours ; c'est un asile, un refuge où je trouverai le pardon de mes fautes et la protection dans tous les périls ; c'est l'oratoire sacré où je prierai pour être toujours exaucé. » Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Coeur, Tome I (20 juin), Etablissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909). |