« En nous rappelant que nous sommes immortels, de grande race, de race divine, le dimanche nous soulève de terre et reporte notre âme vers les cieux. Il fait passer l'espérance à travers nos perpétuelles déconvenues, aussi bien qu'à travers nos éphémères bonheurs et nous explique ainsi le mystère de notre vie, que tant d'hommes ne comprennent plus. Etre riche, grand, applaudi, cela passe, cela s'en ira demain. Est-ce donc là ce qu'on appelle vivre ? Non, certes. Grands et riches, écoutez le dimanche, il vous parle d'immortalité : Non moriar, sed vivam (1). Mais être toujours pauvre humilié, souffrant, est-ce donc pour cela que Dieu nous a faits ? Non, certes. Travailleurs et malheureux, écoutez, vous aussi, le dimanche. Il vous dit : Espérez, car il y a un dimanche éternel. C'est dans un dessein très sage et très paternel que Dieu a promulgué la loi du dimanche. Il a voulu par elle reposer l'homme, lui garder l'espérance qui console et le soutenir dans le dur chemin de ses immortelles destinées. Tout donc est bénéfice pour l'homme dans cette loi, que Dieu a faite aussi pour la famille et pour la société. Il l'a faite pour la "famille" (italiques), afin que ses membres, ordinairement dispersés, se trouvent, un jour de la semaine, réunis dans l'intimité du foyer domestique, goûtent ensemble la joie que donne l'amitié et cherchent, surtout dans la prière, la force de reprendre le difficile travail du lendemain. Le dimanche est le jour de la famille, comme il est le jour de Dieu et de l'homme. Il est aussi le jour social par excellence. La société n'est et ne doit être qu'une grande famille. La justice ne suffirait pas à la faire vivre. Sa vie, comme celle de la famille, c'est la charité, qui ne s'apprend qu'à l'école de Jésus-Christ. Or c'est le dimanche principalement que Jésus-Christ tient école de charité, dans nos églises. C'est au pied de la chaire chrétienne, c'est à la messe, c'est dans la communion que les coeurs apprennent la divine leçon. Oh ! que la société serait tranquille et heureuse, si elle venait s'agenouiller, tous les dimanches, devant l'autel où se renouvelle le sacrifice d'un Dieu qui mourut pour nous, parce qu'il nous aimait et qui fit de l'amour fraternel, son commandement à lui (2), le commandement nouveau (3), le précepte distinctif de sa loi (4) ! Rappelez-vous les premiers chrétiens. On disait d'eux : « Voyez comme ils s'aiment ». Et, en effet, ceux qui avaient plus donnaient à ceux qui avaient moins. Spectacle envié ! Nous le reverrions bientôt, et la trop fameuse question sociale serait alors résolue, si le dimanche était partout religieusement observé. » 1. Ps. CXVII, 17 : "Non moriar sed vivam et narrabo opera domini" : « Je ne mourrai pas mais je vivrai et je raconterai les œuvres du Seigneur. » - 2. Jn XV, 12 : "Hoc est proeceptum meum." - 3. Jn XIII, 34 : "Mandatum novum do vobis." - 4. Jn XIII, 35 : "In hoc cognoscent omnes quia mei discipuli estis". Mgr Pierre-Eugène-Alexandre Marty, Evêque de Montauban (1850-1929), extrait de la Lettre pastorale pour le Carême 1911, in Abbé R. Béringer, "Recueil documentaire - La Rédemption, Cycle de Pâques" (75), 1927. |
Le Pape François a commenté avant la prière du Regina caeli l’Évangile de ce dimanche (Jn 15,1-8) qui présente Jésus lors de la dernière Cène. Le Christ sait que sa mort est proche et il « essaie de bien imprimer dans l’esprit (de ses disciples) une vérité fondamentale » : Quand il ne sera plus là physiquement parmi eux, ces disciples pourront encore rester unis à Lui d’une manière nouvelle, et cela portera de nombreux fruits. Si au contraire, l’un d’eux perdait cette communion, alors il deviendrait stérile et même il serait une nuisance pour la communauté. « C’est pour exprimer cette réalité que Jésus utilise l’image de la vigne et des sarments », explique le Saint-Père. Les sarments dépendent de la vigne « Jésus est la vigne, et à travers Lui (comme le fait la lymphe dans l’arbre) l’amour de Dieu et l’Esprit-Saint, passent aux sarments ». Le Pape explique que les sarments ne sont pas auto-suffisants, et qu’ils dépendent totalement de la vigne, en laquelle se trouve la source de leur vie. Et c’est la même chose pour les chrétiens. « Greffé au Christ lors de notre baptême, nous avons reçu en Lui le don de la vie nouvelle et nous pouvons rester en communion vitale avec le Christ. Il s’agit ensuite de se rester fidèles à notre baptême, et faire croitre notre amitié avec le Seigneur grâce à la prière, l’écoute, la docilité à sa parole, la participation aux sacrements, et en particulier à l’eucharistie et la pénitence. » « Si une personne est intimement unie à Lui, et reste unie à Lui, elle jouit des dons de l’Esprit-Saint, qui sont, dit Saint Paul, "l’amour, la joie, la paix, la magnanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, l’humilité, le contrôle de soi" ; et ainsi une personne qui est ainsi unie au Christ fait beaucoup de bien à son prochain et à la société ». On reconnait un chrétien à ces comportements, comme on reconnait un arbre à ses fruits. Penser et agir comme le Christ « Les fruits de cette union profonde au Christ sont merveilleux : toute notre personne est transformée par la grâce de l’Esprit : âme, intelligence, volonté, affection, et même le corps car nous sommes unis par l’âme et le corps. » Avec cette union, poursuit le Pape, « nous recevons un nouveau mode d’être et la vie du Christ devient la nôtre : nous pouvons penser comme Lui, agir comme Lui, voir le monde et les choses avec les yeux de Jésus. Ainsi nous pouvons aimer nos frères, à commencer par les plus pauvres et les malades, avec son cœur, et porter ainsi dans le monde des fruits de bonté, de charité et de paix. » Rappelant que chaque chrétien et le sarment d’une unique vigne, le Pape invite les fidèles à porter les fruits de cette appartenance commune au Christ et à l’Église. Il les appelle à témoigner de la cohérence de leur foi. Source : Radio Vatican. Texte intégral traduit en français sur Zenit.org. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |