« L'Avent nous oriente vers l'avenir. Ancrés dans la venue passée du Christ, enracinés dans la grâce qu'il ne cesse de nous proposer, nous regardons vers l'avenir. Dieu en qui nous croyons est Dieu qui est, qui était et qui vient. "Que ton règne vienne", supplions-nous. Et encore : "Viens, Seigneur Jésus". Pour nous chrétiens, le présent n'est pas meilleur que pour les autres. Nous vivons dans la même histoire, faite des mêmes événements dramatiques ou mesquins. Les catastrophes dont parle l'Evangile du premier dimanche, ce sont celles qui ébranlent notre monde. L'époque à laquelle Jean-Baptiste se manifeste n'était pas heureuse pour tous. Et quand Marie chante son Magnificat, elle sait de quoi elle parle. Dans ce présent qui est celui de tous, l'Avent nous appelle à attendre, à désirer, à demander la venue du Christ pour qu'il remette sur ses pieds ce monde trop souvent sens dessus dessous. Nous ne savons pas comment se fera cette venue du Seigneur. Les écrits apocalyptiques n'ont pas pour but de nous donner une description des derniers temps. Ils veulent renouveler notre foi se traduisant en espérance. [...] La venue du Christ ne dépend pas de nous. Mais il faut nous y préparer en accueillant chaque jour le Christ qui vient dans la prière, dans l'Eucharistie où sont célébrées la mort et la résurrection du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne, dans la conversion, dans l'action au service d'une société plus conforme au dessein de Dieu sur elle. Le temps de l'Avent est le temps de l'Eglise entre la première et la dernière venue du Christ. Durant ce temps, la tâche essentielle de l'Eglise est la mission. Comme la Vierge de la Visitation partant en hâte porter le Christ à Jean-Baptiste présent dans le sein d'Elisabeth, l'Eglise est pressée d'annoncer au monde Celui qui est venu pour lui et qui doit venir pour soumettre toutes choses "à Celui qui lui a tout soumis afin que Dieu soit tout en tous" (1 Co 15, 28). La mission de l'Eglise est d'annoncer et d'offrir au monde son avenir définitif. » Mgr Raymond Bouchex, Il a habité parmi nous, Parole et Silence, 2006. |
Une nouvelle année liturgique commence ce dimanche 2 décembre. Quatre semaines avant Noël, l’Eglise entre dans le temps de l’Avent (du latin adventus qui signifie « venue ou présence »), une période pendant laquelle les fidèles se préparent à célébrer la venue de Dieu, que Benoît XVI qualifie ce dimanche de « mystère qui enveloppe entièrement le cosmos et l’histoire », avec deux point culminants : L’incarnation, la venue de Jésus Christ à Bethléem il y a deux mille ans, et son Avènement dans la gloire à la fin des temps. Une ligne de conduite à suivre pour être prêt à Sa Venue L'Avent est la période durant laquelle les fidèles se préparent intérieurement à célébrer Noël. Un temps d’attente partagé par toute l’Eglise. A l’issue de la prière de l’Angélus, le Pape a affirmé que « l’Eglise, comme la fiancée, l’épouse promise de l’Agneau de Dieu crucifié et ressuscité, vit dans la mémoire de son Seigneur et dans l’attente de son retour. Une attente faite d’espérance vigilante et besogneuse ». Ce dimanche, poursuit le Pape, la Parole de Dieu trace une ligne de conduite à suivre pour être prêt quand le Seigneur viendra. Se référant à l’Evangile de Luc, le Pape affirme que la sobriété et la prière sont essentielles. Citant ensuite Saint Paul, Benoît XVI invite les fidèles à « croître et surabonder dans l’amour » entre nous et à l'égard de tous les hommes, pour établir fermement nos cœurs dans une sainteté sans reproche. (1 Th 3, 12–13) Prière, sobriété et amour du prochain « Au milieu des bouleversements du monde, et des déserts de l’indifférence ou du matérialisme, les chrétiens accueillent le salut et le témoignage de Dieu avec un autre mode de vie, comme un ville postée au sommet d’une montagne », a affirmé le Pape pour qui « la Vierge Marie incarne parfaitement l’esprit de l’Avent, fait de l’écoute de Dieu, du désir profond d’accomplir sa volonté, de joie au service du prochain ». « Laissons-nous être conduits par elle afin que Dieu quand Il viendra ne nous trouve pas fermés et distraits », conclut le Pape. Une page glorieuse du christianisme indien Le Pape a par ailleurs mentionné deux événements importants pour l’Eglise. D’abord à Kottar en Inde, Devasahayam Pillai, un fidèle laïc mort en martyr au XVIIIe siècle, a été proclamé bienheureux ce dimanche. « Nous nous unissons à la joie de l’Eglise en Inde et prions pour que le nouveau bienheureux soutienne la foi des chrétiens de ce grand et noble pays. » Devasahayam Pillai, père de famille, officier au palais, apprécié par le roi, est fusillé en 1752, dans l’Etat indien du Tamil Nadu. Il n’a que 40 ans. Pendant trois ans, il a été incarcéré et torturé y compris en public. Son seul tort : s’être converti de l’hindouïsme au catholicisme. Il avait été baptisé sept ans plus tôt par un missionnaire jésuite. Son exemple créait des émules. Sa dépouille, jetée dans la forêt, sera retrouvée par les chrétiens et inhumée devant l’autel de l’église Saint-François-Xavier. Le Pape appelle à accueillir et défendre les personnes porteuses de handicaps Le Pape a enfin évoqué la Journée Internationale des droits des personnes porteuses de handicaps qui se tiendra ce lundi. « Chaque personne, avec ses limites physiques et psychologiques, même graves, est toujours une valeur inestimable, et doit être considérée comme telle. J’encourage, a poursuivi le Pape, les communautés ecclésiales à être attentives et accueillantes envers ces frères et sœurs. J’exhorte les législateurs et les gouvernements à protéger les personnes porteuses de handicap et à promouvoir leur pleine participation à la vie de la société. » Message aux pèlerins francophones « Je salue cordialement les pèlerins francophones. Nous entrons aujourd'hui dans l'Avent, le temps liturgique de l'attente et de l'espérance du Christ, qui cette année se situe dans le contexte de l'Année de la foi. Je vous invite donc à découvrir le lien profond entre les vérités sur l'Incarnation du Christ, que nous professons dans le Credo, et notre existence quotidienne. Dieu veut nous sauver en son Fils Jésus, Il s'est fait l'un de nous. Approfondissons de dimanche en dimanche le salut qui nous est offert pour le recevoir avec foi. Notre vie en sera transformée. Bon Avent à tous ! » Sources : Radio Vatican 1 & 2. |
Ant. ad Introitum. Ps. 24, 1–3. Ad te levávi ánimam meam : Deus meus, in te confíde, non erubéscam : neque irrídeant me inimíci mei : étenim univérsi, qui te exspéctant, non confundéntur. Vers vous l’élan de mon âme, ô mon Dieu ! En vous ma confiance : que je n’aie pas à en rougir et que mes ennemis ne puissent pas se moquer de moi car ceux qui comptent sur votre venue ne seront pas déçus. Ps. ibid., 4 Vias tuas, Dómine, demónstra mihi : et sémitas tuas édoce me. Montrez-moi votre chemin, Seigneur, et apprennez-moi à le suivre. |