Prière pour les âmes des défunts Sainte Mechtilde ayant communié pour les morts, Notre-Seigneur lui apparut et lui dit : « Dites pour eux un Notre Père, etc., » et elle comprit qu'elle devait prier de la manière suivante ; après l'avoir fait, elle vit une grande multitude d'âmes monter au ciel. (Révélations, I, 21) Notre Père, qui êtes aux cieux, je vous prie de daigner pardonner aux âmes du Purgatoire de ne vous avoir pas aimé, de ne vous avoir pas rendu le culte qui vous est dû, à vous, leur Père auguste et chéri, mais de vous avoir éloigné de leur cœur, où vous désirer habiter ; et pour suppléer à leur faute, je vous offre l'amour et l'honneur que votre Fils chéri vous a rendu sur la terre, et cette abondante satisfaction par laquelle il a payé la dette de tous leurs péchés. Ainsi soit-il. Que votre nom soit sanctifié ; je vous conjure, ô tendre Père, de daigner pardonner aux âmes des défunts de n'avoir jamais dignement honoré votre saint Nom, de se l'être rarement rappelé avec dévotion, de l'avoir souvent employé en vain, et de s'être rendues, par leur vie déshonorante, indignes du nom de chrétien. Et comme satisfaction pour ce péché, je vous offre la très parfaite sainteté de votre Fils, par laquelle il a exalté votre Nom dans ses prédications, et l'a honoré dans toutes ses œuvres très saintes. Ainsi soit-il. Que votre règne arrive ; je vous prie, ô tendre Père, de daigner pardonner aux âmes des défunts de n'avoir jamais désiré avec ferveur, ni recherché avec soin vous et votre règne, dans lequel seul consistent le vrai repos et l'éternelle gloire. Pour expier toute l'indifférence qu'elles ont eue pour toute espèce de biens, je vous offre les saints désirs par lesquels votre Fils a voulu que nous soyons les cohéritiers de son royaume. Ainsi soit-il. Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel ; je vous conjure, ô tendre Père, de daigner pardonner aux âmes des défunts, et surtout des religieux, d'avoir préféré leur volonté à la vôtre et de n'avoir pas aimé en tout votre volonté, pour vivre et agir très souvent d'après la leur. Et pour réparer leur désobéissance, je vous offre l'union du très doux Cœur de votre Fils avec votre sainte volonté, de même que la prompte soumission avec laquelle il vous a obéi jusqu'à la mort de la croix. Ainsi soit-il. Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien ; je vous conjure, ô tendre Père, de pardonner aux âmes des défunts de n'avoir pas reçu le très saint Sacrement de l'autel avec les désirs, la dévotion et l'amour qu'il mérite, de s'en être rendues, pour un grand nombre, indignes, et de ne l'avoir que rarement ou jamais reçu. Pour expier leur péché, je vous offre la parfaite sainteté et la dévotion de votre Fils, ainsi que l'ardent amour et l'ineffable désir qui l'ont porté à nous donner ce précieux trésor. Ainsi soit-il. Et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé ; je vous conjure, ô tendre Père, de daigner pardonner aux âmes des défunts les péchés capitaux dans lesquels elles sont tombés, surtout en ne pardonnant pas à ceux qui les avaient offensées et en n'aimant pas leurs ennemis. Pour ces péchés, je vous offre la prière de la plus douce suavité, que votre Fils a faite sur la croix pour ses ennemis. Ainsi soit-il. Et ne nous induisez point en tentation ; je vous conjure, ô tendre Père, de pardonner aux âmes des défunts de n'avoir pas résisté à leurs vices et à leur concupiscence, d'avoir souvent consenti aux embûches du démon et de la chair, et de s'être volontairement engagées dans beaucoup de mauvaises actions. Pour la multitude de leurs péchés, je vous offre la glorieuse victoire par laquelle votre Fils a vaincu le monde et le démon, ainsi que sa très sainte vie, avec tous ses travaux et ses fatigues, sa très amère passion et sa mort. Ainsi soit-il. Mais délivrez-nous du mal ; délivrez-les aussi de tout mal et de toute peine, par les mérites de votre cher Fils, et conduisez-les dans le royaume de votre gloire, qui n'est autre que vous-même. Ainsi soit-il. Oraison dominicale de Sainte Mechtilde pour les défunts. |
Prière pour les âmes du Purgatoire Requiem aeternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis. (Introït) « Seigneur, donnez-leur le repos éternel, le lieu du rafraîchissement et de la paix. Nous vous le demandons par ce Sang précieux répandu pour elles, et que trois fois, aujourd'hui, chacun de vos Prêtres verse avec effusion du Calice du salut perpétuel. Que votre lumière luise sur elles toutes, sur tous ceux et celles qui se sont endormis en Vous, Seigneur Jésus-Christ. ce sont des âmes dont le corps va ressusciter un jour ; j'y crois, je l'attends, je vis dans cette attente de ma résurrection future. Je sais que mon Rédempteur est vivant ; je crois que dans cette chair corruptible, vil néant et la faiblesse même, je contemplerai, un jour, la gloire. Cette espérance est là, reposant dans mon coeur. Ô Jésus, hâtez votre règne, précipitez votre venue ! Vous reviendrez, Vous nous prendrez avec Vous, et là où Vous êtes, nous serons toujours avec Vous. J'attends et j'attendrai la résurrection des morts et la vie du siècle futur. La Vie future, c'est Vous, Vie éternelle, vrai Dieu que j'adore. Mais ce bonheur, donnez-le dès aujourd'hui à toutes ces âmes qui souffrent encore, loin de Vous, dans les flammes expiatoires. Si elles ne peuvent plus mériter, qu'au moins ceux qu'elles ont laissés sur terre puissent offrir leurs hosties salutaires, et mériter pour elles l'indulgence solennelle de votre pardon. Courage, à toi, mon âme ! Que cette Commémoraison te rappelle qu'il faut craindre Dieu. Qu'elle te rappelle que tu as un corps de boue qui doit mourir encore et connaître la pourriture du tombeau. Qu'elle te rendre circonspect sur le jugement que le Seigneur portera sur toi. Et cependant, ne crains pas si tu l'aimes, si tu ne veux plus aimer que Lui ! Que cette Fête, vraie joie du Purgatoire, te fasse clamer vers Dieu, avec jubilation : Comme le cerf soupire après les sources d'eau vive, aussi mon âme aspire à Vous, Seigneur Jésus (1), éternelle rédemption des croyants ! Pie Jesu, Domine, dona eis requiem. Bon Jésus, mon Seigneur, donnez-leur ce repos, c'est-à-dire Vous-même ! » (1) : Ps XLIV, 2. Dom Vandeur, Elévations sur la Messe de chaque jour (Pour la Commémoraison de tous les défunts), Editions de Maredsous, 1950. |
Lugentibus in Purgatorio Que les âmes gémissantes dans le Purgatoire, où le feu de la justice divine purifie leurs souillures par les douleurs les plus sensibles, soient l'objet de votre commisération, ô Marie ! Vous êtes la source abondante qui lavez les coupables ; vous les recevez tous et n'en rejetez aucun. Hâtez-vous de verser vos consolations sur ces âmes qui ne cessent de souffrir, ô Marie ! Mère pleine de tendresse et de miséricorde, les morts soupirent vers vous ; ils désirent avec ardeur le bonheur de vous voir et de posséder avec vous le bien éternel, ô Marie ! Clef de David, qui ouvrez les cieux, du haut de votre gloire abaissez vos regards sur des malheureux qui éprouvent de cruels tourments, et ouvrez les portes de leur prison, ô Marie ! Ô vous qui êtes le modèle des saints, la règle des vrais croyants, le salut assuré de ceux qui mettent en vous leur espoir, ne cessez d'employer en faveur des morts votre crédit puissant, auprès d'un Fils qui vous aime, ô Marie ! Mère de bénédiction, obtenez par vos mérites que ces âmes souffrantes renaissent au bonheur ; acquittez leur dette, et conduisez-les vous-même au repos éternel, ô Marie ! Dans le compte terrible qu'exigera le juste Juge, au jour où toutes nos oeuvres subiront un examen sévère, suppliez votre divin Fils de nous admettre au partage des saints, ô Marie ! Sous votre protection puissante, nous verrons sans crainte le Juge suprême sonder le fond des consciences et, sans acception de personnes, prononcer avec équité sur le sort de chacun de nous, ô Marie ! |