« "Je suis la lumière du monde" (Jn 8,12). Il est cette lumière qui donne leur éclat à toutes les lumières de la terre : aux lumières matérielles telles que le soleil, la lune, les étoiles et les sens physiques de l'homme, et aussi à la lumière spirituelle, à l'intelligence de l'homme, grâce à laquelle toutes les créatures doivent refluer vers leur origine. Sans ce reflux, ces lumières créées sont en elles-mêmes de vraies ténèbres, comparées à cette véritable lumière par essence, qui est une lumière pour le monde entier. Notre cher Seigneur nous dit : "Renonce à ta lumière qui est vraiment ténèbres comparée à ma lumière et qui m'est contraire, car je suis la vraie lumière et je veux, en échange de tes ténèbres, te donner ma lumière éternelle, afin qu'elle t'appartienne comme à moi-même et que tu aies, comme moi-même, mon être, ma vie, mon bonheur et ma joie." Quel est donc le chemin le plus court qui conduit à la vraie lumière ? Voici ce chemin : se renoncer vraiment soi-même, aimer et n'avoir en vue que Dieu seul…, ne vouloir en aucune chose son intérêt propre mais désirer et rechercher seulement l'honneur et la gloire de Dieu, attendre tout immédiatement de Dieu et, sans aucun détour ni intermédiaire, lui rapporter toutes choses, d'où qu'elles viennent, afin qu'entre Dieu et nous il y ait un flux et un reflux tout à fait immédiats. Voilà le vrai, le droit chemin. » Jean Tauler (v. 1300-1361), Sermon 10 (trad. Cerf 1979, t.1, p. 38) |
« La prière est la seule chose solide, compacte ici-bas ; la seule qui ne vacille pas et qui porte secours dans la détresse extrême de la vie. Prier, c'est recevoir la vie à flots, car Dieu a dit : "Le cri par lequel tu m'appelleras ne sera pas plutôt formé en ton coeur que moi, ton Dieu, j'accourrai." Pour bien prier, il faut demander : 1° parce que l'on reconnaît que l'on a un extrême besoin de Dieu, 2° parce que l'on sait qu'Il ne peut rien nous refuser. 3° Il faut demander les choses du salut pour soi et pour les autres. On est sûr alors d'être exaucé toujours. Le faire donc : 1° par mépris de tout le reste, 2° par respect, amour, déférence, confiance en sa divine Providence, en son amour tout-puissant et tendrement prévoyant pour tout ce qui nous concerne. » (1877) Notes spirituelles de la Bienheureuse Marie-Thérèse de Soubiran, fondatrice de la Société de Marie-Auxiliatrice, publiées par le R.P. Monier-Vinard s.j., Spes, Paris, 1948. |
« Dieu tout-puissant, Bienfaiteur, Créateur de l'univers, écoute mes gémissements, moi qui suis en danger. Délivre-moi de la crainte et de l'angoisse ; libère-moi par ta force puissante, toi qui peux tout... Seigneur Christ, coupe les mailles de mon filet par l'épée de ta croix victorieuse, l'arme de vie. De tous côtés ce filet m'enveloppe, moi captif, pour me faire périr ; conduis vers le repos mes pas chancelants et biaisants. Guéris la fièvre de mon coeur qui étouffe. Je suis coupable envers toi, ôte de moi le trouble, fruit de l'invention diabolique, fais disparaître l'obscurité de mon âme angoissée... Renouvelle en mon âme l'image de lumière de la gloire de ton nom, grand et puissant. Intensifie l'éclat de ta grâce sur la beauté de mon visage et sur l'effigie des yeux de mon esprit, moi qui suis né de terre (Gn 2,7). Corrige en moi, rétablis plus fidèlement, l'image qui reflète la tienne (Gn 1,26). Par une pureté lumineuse, fais disparaître mes ténèbres, pécheur que je suis. Inonde mon âme de ta lumière divine, vivante, éternelle, céleste, pour qu'en moi grandisse la ressemblance au Dieu Trinité. Toi seul, ô Christ, es béni avec le Père pour la louange de ton Esprit Saint dans les siècles des siècles. Amen. » Grégoire de Narek (v. 944-v. 1010), Livre de prières, n° 40 (trad. SC 78, p. 237 rev.) |
« Ce qu'il nous faut surtout, c'est de nous taire auprès de Dieu, quant aux désirs et aux paroles. Le langage que Dieu entend le mieux n'est que silence d'amour. » Saint Jean de la Croix (Avis, Sentences et Maximes n°253) |