« Votre Loi, Seigneur, c'est la Charité, ô Vous qui êtes l'Amour miséricordieux. Apprenez-moi donc à aimer véritablement, pour Dieu et en Dieu. Apprenez-moi à vous aimer, oui Vous d'abord, avant tout et au-dessus de tout ; d'aimer de toute mon intelligence, de tout mon coeur, de toutes mes forces. Que je sache renoncer à tout ce que je sais qui vous déplaît. Il y a encore tant de choses qui vous déplaisent dans mon âme, je m'en rends compte à tout instant. Seigneur, créez en moi un coeur pur, un coeur bien vierge, un coeur tout simple ; et renouvelez jusqu'au fond de mes entrailles votre Esprit de droiture. Et Spiritum rectum innova in visceribus meis. Certes, je n'ai plus qu'un désir ici-bas, après l'espérience des années, après les désillusions de la vie, après les infidélités de l'amitié, après les ingratitudes de l'homme ; non, vraiment, je n'ai plus qu'une aspiration, et vous la savez bien, c'est celle de Vous aimer, Vous, uniquement et cela de toutes les énergies, conservées grâce à Vous, de mon pauvre coeur. Dites-moi, ô Jésus, tous vos désirs, révélez-moi vos desseins, ne me cachez pas ce que vous attendez de moi. Je voudrais accomplir tout cela, avec votre grâce, dans l'unique intention de vous rendre tout ce que je vous dois. Que votre Loi d'Amour reste la lampe qui éclaire mes pas. Qu'en l'observant, sincèrement et sans réserve, j'accumule en mon coeur cet Amour de Vous-même, afin, alors, comme un radiateur diffusant sa chaleur, de savoir le répandre autour de moi sur le cher prochain, en bonté, en condescendance, en dévouement inlassable. Vous aimer, Vous et le cher prochain, ô Jésus, quel programme et quelle sécurité. Quel acompte sur la Vie éternelle !... » Dom Eugène Vandeur, Les voies à la Fournaise d'Amour - Elévations, Beyaert, Bruges, 1953. |