L’Eglise célèbre le 2 février la Présentation du Seigneur au Temple, qui clôture les solennités de l’Incarnation. La tradition juive voulait en effet que le premier garçon né dans une famille soit présenté au Temple de Jérusalem, quarante jours après sa naissance, et consacré à Dieu (Lc 2, 22-23). Cette fête, également appelée fête de la Purification, est plus connue sous le nom populaire de Chandeleur. Ce nom, qui vient du latin candela - chandelle, a pour origine la procession par laquelle débute la célébration. Pour Yves de Chartres, la cire des cierges signifie et représente la chair virginale de Jésus qui n'a point altéré, ni par sa conception ni par sa naissance, l'intégrité de Marie ; la flamme des cierges symbolise le Christ, lumière qui est venue illuminer nos ténèbres. Durand de Mende dit que « nous portons des cierges allumés en procession pour faire écho à la parole de Siméon qui salue en Jésus la lumière du monde, pour signifier l'humanité et la divinité du Christ, pour proclamer la pureté inaltérable de Marie, pour imiter les vierges sages qui accompagnent le céleste époux jusqu'au temple de la gloire. » Par ce geste, nous nous souvenons donc que c’est par ce titre : « Lumière pour éclairer les nations païennes » (Lc 2,32), que Siméon accueille Jésus lors de la Présentation au Temple par Marie et Joseph. Les Orthodoxes nomment cette fête la « Sainte Rencontre ». |
Ant. ad Introitum. Ps. 47, 10-11. Suscépimus, Deus, misericórdiam tuam in médio templi tui : secúndum nomen tuum, Deus, ita et laus tua in fines terræ : iustítia plena est déxtera tua. Nous avons reçu, ô Dieu, votre miséricorde au milieu de votre temple : comme votre nom, ô Dieu, ainsi votre louange s’étend jusqu’aux extrémités de la terre : votre droite est pleine de justice. Ps. ibid., 2. Magnus Dóminus, et laudábilis nimis : in civitáte Dei nostri, in monte sancto eius. Le Seigneur est grand et digne de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa sainte montagne. |
« Je désire ... que la célébration de la journée de la vie consacrée en cette fête liturgique rassemble les personnes consacrées et le peuple chrétien pour chanter avec la Vierge Marie, les merveilles que le Seigneur accomplit encore en tant de ses fils et de ses filles et pour manifester à tous que la condition du peuple saint de Dieu est d'être un peuple entièrement consacré au Seigneur. » « Que la Vierge Marie qui eut le très grand privilège de présenter au Père, Jésus Christ, son Fils Unique, comme une offrande pure et sainte, nous garde dans l'action de grâce envers le Seigneur pour le don de la vie consacrée et pour les merveilles qu'elle a accomplies pour le bien de toute l'humanité. » Bx Jean-Paul II, extraits du Message pour la 1ère Journée de la vie consacrée, 16 janvier 1997. |
Des chandelles bénies par le Pape illuminent la basilique Saint-Pierre. Le chœur chante « O lumière radieuse, splendeur éternel du Père » lorsque avancent dans la nef 25 femmes et 25 hommes de diverses congrégations religieuses venant de tous les continents. Une procession de 50 religieux a ainsi ouvert la messe célébrée ce dimanche 2 février par le Pape pour la Fête de la Présentation du Seigneur et la XVIIIe Journée mondiale de la vie consacrée. Homélie du Pape François « La fête de la Présentation de Jésus au Temple est aussi appelée la Fête de la Rencontre : dans la liturgie, au début, on dit que Jésus va à la rencontre de son peuple, c'est la rencontre entre Jésus et son peuple ; lorsque Marie et Joseph ont conduit leur enfant au Temple de Jérusalem, ce fut la première rencontre entre Jésus et son peuple, représenté par les deux personnes âgées Siméon et Anne. Ce fut aussi une rencontre au sein de l'histoire du peuple, une rencontre entre les jeunes et les anciens : les jeunes étaient Marie et Joseph, avec leur nouveau-né ; et les anciens étaient Siméon et Anne, deux personnages qui ont toujours fréquenté le Temple. Nous devons remarquer ce que l'évangéliste Luc nous dit d'eux, comment il les a décrits. De Notre-Dame et de St Joseph, il répète quatre fois qu'ils ont voulu faire ce qui était prescrit par la loi du Seigneur (cf. Lc 2,22.23.24.27). On perçoit ainsi que les parents de Jésus ont la joie d'observer les préceptes de Dieu, oui, la joie de marcher selon la loi du Seigneur ! Ce sont deux jeunes mariés, ils viennent juste d'avoir leur bébé, et ils sont tout animés du désir d'accomplir ce qui est prescrit. Ce n'est pas quelque chose d'extérieur, ce n'est pas pour se sentir bien, non ! C'est un désir fort, profond, plein de joie. C'est ce que dit le Psaume : "La voie de tes exigences est ma joie ... ta loi fait mes délices" (119,14.77). Et que dit saint Luc des personnes âgées ? Il souligne plus d'une fois qu'ils ont été guidés par l'Esprit Saint. De Siméon il affirme qu'il était un homme juste et pieux, qu'il attendait la consolation d'Israël, et que l'Esprit Saint était sur lui (2,25) ; il dit que le Saint-Esprit lui avait annoncé qu'avant de mourir il aurait vu le Christ, le Messie (v. 26) ; et finalement il est allé au Temple poussé par l'Esprit (v. 27). A propos d'Anne il dit alors que c'était une prophétesse (v. 36), qui était inspirée par Dieu ; et qu'elle était toujours dans le Temple servant Dieu dans le jeûne et la prière (v. 37). Bref, ces deux anciens sont pleins de vie ! Ils sont pleins de vie, parce qu'ils sont animés par l'Esprit Saint, dociles à son action, sensibles à ses exigences... Et voici la rencontre entre la Sainte Famille et ces deux représentants du peuple saint de Dieu. Au centre il y a Jésus. C'est Lui qui fait tout avancer, qui attire les uns et les autres au Temple, qui est la maison de son Père. C'est une rencontre entre jeunes gens pleins de joie à observer la loi du Seigneur et les anciens remplis de joie par l'action de l'Esprit Saint. C'est une rencontre singulière entre l'observance et la prophétie, où les jeunes sont obéissants et les anciens sont prophétiques ! En fait, si nous réfléchissons bien, l'observance de la Loi est animée par le même Esprit, et la prophétie avance sur le chemin tracé par la Loi. Qui, plus que Marie est pleine de l'Esprit Saint ? Qui mieux qu'elle est docile à son action ? À la lumière de cette scène évangélique, regardons la vie consacrée comme une rencontre avec le Christ : c'est Lui qui vient vers nous, amené par Marie et Joseph, et nous nous allons vers Lui, guidés par l'Esprit Saint. Mais le centre c'est Lui. Lui qui fait tout avancer, Lui qui nous attire au Temple, à l’Église, où l'on peut le rencontrer, le reconnaître, l'accueillir, l'embrasser. Jésus vient à notre rencontre dans l’Église grâce au charisme fondamental d'un Institut : il est beau de penser ainsi à notre vocation ! Notre rencontre avec le Christ a pris sa forme dans l'Église par le charisme de son témoignage, de l'un de ses témoins. Cela nous étonne toujours et nous fait rendre grâce. Et même dans la vie consacrée on vit la rencontre entre les jeunes et les anciens, entre l'obéissance et la prophétie. Ne les voyons pas comme deux réalités opposées ! Laissons plutôt le Saint-Esprit les animer tous les deux, et le signe de cela est la joie : la joie d'obéir, de cheminer dans une règle de vie ; et la joie d'être conduit par l'Esprit, jamais rigides, jamais fermés, toujours ouverts à voix de Dieu qui parle, qui ouvre, qui conduit, qui nous invite à marcher vers l'horizon. Il est bon que les anciens communiquent leur sagesse aux jeunes ; et il est bon que les jeunes recueillent ce patrimoine d'expérience et de sagesse, et qu'ils le fassent avancer, non pas pour le stocker dans un musée, mais pour le faire avancer, pour relever les défis que la vie nous présente, de le faire avancer pour le bien de leurs familles religieuses respectives et de toute l'Église. La grâce de ce mystère, le mystère de la rencontre, nous éclaire et nous réconforte sur notre chemin. Amen. » Texte original italien sur le site internet du Vatican. |
« Offre ton fils, Vierge sainte, et présente au Seigneur le fruit béni de tes entrailles (Lc 1,42). Offre pour notre réconciliation à tous le sacrifice saint, le sacrifice agréable à Dieu (Rm 12,1). Dieu le Père accueillera pleinement cette offrande nouvelle, ce très précieux sacrifice, dont lui-même parle en ces termes : Voici mon Fils bien-aimé ; en lui, toute ma joie (Mt 3,17 ; 17, 5). Mais cette offrande-ci, mes frères, paraît bien légère : on se contente de la présenter devant le Seigneur, de la racheter avec des oiseaux, et aussitôt on la reprend et l’emporte. Viendra le jour où ce n’est plus dans le Temple, ni entre les bras de Syméon qu’il sera offert, mais en dehors de la ville et entre les bras de la croix. Viendra le jour où il ne sera plus racheté par un sang autre, mais où il rachètera les autres par son propre sang (He 9,12), car Dieu le Père l’a envoyé comme rédempteur pour son peuple (Ps 110,9). Ce sera alors le sacrifice du soir, tandis que maintenant, c’est le sacrifice du matin. Celui-ci, certes, est plus joyeux, mais l’autre sera plus plénier : celui-ci est offert au temps de sa naissance, celui-là le sera dans la plénitude de son âge (Ep 4, 13). À l’un comme à l’autre pourtant peut s’appliquer cette prédiction du Prophète : Il a été offert, parce que lui-même l’a voulu (Is 53, 7). En effet, même maintenant [dans le Temple], il a été offert non parce qu’il en avait besoin, ni que la Loi le lui imposait, mais parce qu’il l’a voulu. Et de même, il a été offert sur la croix non parce que le juif a été plus fort, ni que lui-même le méritait, mais parce qu’il l’a voulu. [...] Mais qu’allons-nous offrir, nous, mes frères, et que rendrons-nous au Seigneur pour tout ce qu’il nous a donné (Ps 115,12) ? Lui, il a offert pour nous la plus précieuse victime qu’il possédait ; en vérité, il ne pouvait en être de plus précieuse. Nous aussi donc, faisons ce qui est en notre pouvoir : offrons-lui ce que nous avons de meilleur : nous-mêmes ! Lui s’est offert lui-même (He 9,14) : qui es-tu, toi, pour hésiter à t’offrir toi-même ? [...] Frères, au Seigneur qui allait mourir, les juifs offraient des victimes mortes. Mais maintenant désormais je suis vivant, dit le Seigneur ; je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive (Ez 33,11). Le Seigneur ne veut pas ma mort ; et moi, je ne lui offrirais pas volontiers ma vie ? Tel est en effet le sacrifice d’apaisement, le sacrifice agréable à Dieu, le sacrifice vivant (Rm 12,1). » St Bernard de Clairvaux, 3ème Sermon pour la Purification (2,3-5 & 3,1,3). Source : Famille cistercienne. |
« Que se passerait-il s’il n’y avait pas de sœurs dans les hôpitaux, dans les missions, dans les écoles ? ». Le Pape François, lors de l’Angélus de ce dimanche 2 février, solennité de la Présentation de Jésus au Temple, et XVIIIème Journée de la vie Consacrée, a rendu un hommage appuyé aux religieuses engagées au quotidien au cœur de nos sociétés. Face à une foule qui a bravé le mauvais temps et la pluie persistante, le Pape a rappelé « l’importance pour l’Église de ceux qui ont accueilli la vocation de suivre Jésus de près sur la voie des conseils évangéliques ». Faisant le parallèle entre la présentation et la consécration de Jésus, par Marie et Joseph, à Dieu selon la loi hébraïque, et le don particulier de sa propre vie, suivant l’exemple de Jésus, « vierge, pauvre et obéissant », le Pape François rappelle qu’avant tout, « cette offre de soi-même concerne chaque chrétien, parce que nous sommes tous consacrés à Lui par le baptême ». Cette offrande de soi se manifeste dans « la famille, au travail, dans le service à l’Église, dans les œuvres de miséricorde ». Mais une telle décision « est vécue de manière particulière par les religieux, les moines, et les laïcs consacrés, qui via leurs vœux, appartiennent à Dieu de manière pleine et exclusive. » Ces personnes deviennent ainsi « totalement dévouées à leurs frères pour porter la lumière du Christ là où les ténèbres se font plus épaisses, et pour répandre son espérance dans les cœurs méfiants. » Ces personnes sont également, rappelle le Pape, « des signes de Dieu dans les différents environnements de la vie, elles sont le levain pour la croissance d’une société plus juste et fraternelle, elles sont la prophétie du partage avec les petits et les pauvres. » La vie consacrée apparait donc pour ce qu’elle est : « un don de Dieu à l’Église et à son peuple. » Et le Pape François souligne avec force que ces « présences, dont nous avons tant besoin, renforcent et rénovent l’engagement en faveur de la diffusion de l’Évangile, de l’éducation chrétienne, de la charité envers les plus nécessiteux, de la prière contemplative ; l’engagement en faveur de la formation humaine et spirituelle des jeunes et des familles ; l’engagement en faveur de la justice et de la paix au sein de la famille humaine. » Il est donc nécessaire de « valoriser avec gratitude les expériences de vie consacrée et d’approfondir la conscience des divers charismes et spiritualité. Il faut prier pour que de nombreux jeunes répondent “oui” au Seigneur qui les appelle à se consacrer totalement à Lui pour un service désintéressé à leurs frères. » Pour promouvoir les vocations, le Pape a confirmé que l’année 2015 sera dédiée à la vie consacrée. Après la prière de l’Angélus, le Pape François a salué et encouragé les associations, les mouvements et les centres culturels qui « sont engagés dans la défense et la promotion de la vie » alors qu’est célébrée en Italie la Journée pour la Vie, avec pour thème cette année : « Générer du futur ». Le Pape s’unit ainsi aux évêques italiens pour rappeler que « chaque enfant est le visage du Seigneur amant de la vie, don pour la famille et la société. » « Que chacun, selon son propre rôle et dans son propre environnement, se sente appelé à aimer et à servir la vie, à l’accueillir, à la respecter et à la promouvoir, spécialement quand elle est fragile et qu’elle a besoin d’attention et de soins, du ventre de la mère jusqu’à sa fin sur cette terre. » Le Pape a eu également une pensée pour les Italiens touchés par les intempéries qui ont provoqué des inondations à Rome et en Toscane. Source : Radio Vatican. |
Nunc dimittis : "Cantique de Syméon" (Lc 2, 29-32) Nunc dimittis servum tuum, Domine, secundum verbum tuum in pace : Quia viderunt oculi mei salutare tuum. Quod parasti ante faciem omnium populorum : Lumen ad revelationem gentium, et gloriam plebis tuæ Israel. Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : Lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. |