« Malgré les nombreuses lumières qui brillent au choeur et les chants de la procession, la note dominante de la journée est grave. Dans l'atmosphère sereine et joyeuse des fêtes du temps de Noël elle apparaît comme un trait sombre qui laisse présager la Passion du Sauveur. Si, dans la vie du Christ, la Passion correspond à l'immolation de la victime, la Chandeleur en constitue l'offrande : la victime est préparée, consacrée, et, par les mains de Marie, offerte au Père céleste. Jésus et Marie sont maintenant prêts pour le sacrifice de la Croix que le prêtre Siméon annonce solennellement, ce sacrifice qui, suivant l'expression du vieillard, va percer d'un glaive le coeur de la Mère des douleurs... Combien la Mère de Dieu nous apparaît aujourd'hui digne de toutes les louanges ! Elle élève dans ses mains le Très Saint, l'hostie vivante Jésus, son bien, le fruit de ses entrailles ; elle Lui a préparé un corps capable de souffrir, un corps qui pourra subir d'une façon méritoire les souffrances de la Passion. Après la Présentation elle rachète l'enfant de ses propres moyens, à la seule fin de le nourrir, de l'élever jusqu'à l'âge d'homme pour en faire une victime parfaite... Historiquement la présentation au Temple a eu lieu le quarantième jour après la naissance du Sauveur. Mais, mystiquement, elle se renouvelle aujourd'hui à la célébration de la Sainte Messe. Alors Jésus est offert au Père céleste, et en Jésus - en Jésus par Marie - toute la communauté paroissiale devient une offrande vivante faite à Dieu. L'Evangile lui-même, qui nous raconte la joie du vieillard Siméon, devient pour nous une réalité pleine de grâces lorsque, dans la sainte communion, nous avons le bonheur de posséder notre Rédempteur. Combien sont merveilleux les mystères de notre foi ! A la Chandeleur, les fidèles emportent chez eux, dans leur famille, le cierge béni pendant l'office. Il est le signe des grâces reçues en ce jour. Il représente le Christ ; il est le symbole de la foi, de cette foi qui prend sa source dans le sacrifice de Jésus, et, de là, vient baigner notre vie toute entière. On l'allume au moment de la prière familiale. A la campagne, on le fait brûler souvent pendant les orages. Le lendemain de la Purification, à la fête de saint Blaise, allons à l'Eglise recevoir la bénédiction avec les cierges consacrés la veille, pour être protégés des maladies, en particulier du torticoli et des maladies de la gorge. Enfin, dans chaque maison chrétienne, on garde précieusement le cierge qu'on allume un jour à notre lit de mort, ce cierge dont la vertu et la lumière nous préservent des ténèbres de la perdition. Qu'une lumière éclaire et réchauffe notre vie et notre mort : Jésus-Christ ! » Toute l'année avec le Christ, par les Bénédictins de l'Abbaye de Notre-Dame d'Einsiedeln, Traduction des Bénédictins de l'Abbaye Ste-Marie de la Pierre-Qui-Vire, Comptoir Français du Livre, Paris / Bruxelles, 1936. |
« Le Cœur de Marie est un vaste trésor, sa bouche est le canal de ce grand trésor, pour nous en faire voir quelque petite chose. Cette bouche pleine de miel, d'or et de pierres précieuses, ne s'ouvre pas bien souvent, c'est pourquoi il faut ouvrir son âme pour recevoir avec avidité chacune de ses paroles, et les bien considérer. En ce moment Marie prie son fils. Elle prie en mère. Il faut faire bien attention à cela : depuis que Marie a dit : "Ecce ancilla Domini" (voici la servante du Seigneur], elle ne prie plus comme une servante, mais comme une Mère : il faut voir les yeux de Marie, quand elle regarde modestement son fils bien-aimé pour lui faire cette demande ; il faut considérer son Cœur et les sentiments qui s'y passent. Elle veut deux choses : elle veut que la gloire de son fils se manifeste en cette circonstance, et elle veut le bien et la consolation des convives, deux désirs ou deux volontés dignes de l'amour parfait du Cœur de Marie. La charité parfaite cherche à procurer même des biens temporels, non pour ces biens qui ne sont rien, mais pour la consolation spirituelle des âmes. Elle demande avec l'amour de la mère de Dieu et avec l'autorité aussi qui convient à sa dignité de mère. Elle est omnipotens supplex [toute-puissante suppliante] : "Vinum non habent" [ils n'ont pas de vin]. La seconde chose qu'il faut observer : la vie de Marie est une vie de silence, tous les prodiges de son incompréhensible amour étaient renfermés au-dedans. Lorsqu'il fallait parler, elle le faisait dans le moins de mots possibles ; même avec son fils, elle parlait dans le silence seulement. La conversation de Jésus et de Marie n'était entendue par aucune créature terrestre, parce qu'elle était tout intérieure et n'était comprise pas même par les Anges. Elle était continuelle et qui peut concevoir les communications inénarrables de Jésus et de Marie ; mais il semble que leurs paroles extérieures auraient été faciles à compter. Ici, elle est obligée de parler pour manifester ce qui est dit dans le verset premier ; et elle le fait en trois mots. En troisième lieu, Marie connaît ce grand précepte de Notre-Seigneur sur la prière : elle ne consiste pas dans la multitude des paroles [cf. Mt. 6,7]. Elle dit peu, mais son âme se répand en son fils avec son amour ordinaire. Marie nous apprend en trois mots une manière admirable de prier : elle ne fait que montrer les besoins, et dans son cœur et dans ses yeux Notre-Seigneur a bien vu son désir. C'est une manière très parfaite de prier, d'ouvrir les plaies de nos cœurs devant notre très doux Maître, reposer ensuite notre âme en lui, et nous abandonner à son très grand amour et à sa très grande miséricorde, et attendre ainsi dans une contemplation d'amour l'effet de sa tendresse pour nous. » François-Marie Paul Libermann (+ 2 février 1852), Commentaire de l'Evangile de saint Jean (II,3), Paris, Desclée de Brouwer 1957. Source : Missionnaires Spiritains. Les écrits du P. Libermann sont en ligne sur ce site. |
A 17h30 en la Basilique vaticane, pour la fête de la Présentation, Benoît XVI a présidé la messe de la Chandleur avec les membres des Instituts de vie consacrée et des sociétés de vie apostoliques. Voici de larges extraits de son homélie : « Lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël : C'est ainsi que Siméon définit le Messie, au terme de son chant de bénédiction. Le thème de la lumière...est très présent dans cette liturgie qui s'est ouverte par une procession dans laquelle les Supérieures et Supérieurs généraux des instituts de vie consacrée portaient des cierges allumés. Ce signe, propre à la tradition liturgique de cette fête, est riche de sens. Il manifeste la beauté et la valeur de la vie consacrée comme reflet de la lumière du Christ, un signe qui rappelle l'entrée de Marie au temple : la Vierge Marie, la Consacrée par excellence, portait dans ses bras la lumière...venue éclairer les ténèbres du monde avec l'amour de Dieu... Vous avez tous été représentés dans ce pèlerinage symbolique qui, dans l'année de la foi, exprime encore plus votre participation dans l'Eglise, pour être confirmés dans la foi et renouveler le don de vous-mêmes à Dieu... Par les multiples charismes de vie contemplative et apostolique, vous coopérez, dans la lumière du Christ, à la vie et à la mission de l'Eglise dans le monde. Dans cet esprit de reconnaissance et de communion, je voudrais vous adresser trois invitations, afin que vous puissiez entrer pleinement par cette porte de la foi qui nous est toujours ouverte". "Je vous invite, en premier lieu, à nourrir une foi en mesure d'éclairer votre vocation. Je vous exhorte pour cela à faire mémoire, comme dans un pèlerinage intérieur, du premier amour avec lequel le Seigneur Jésus-Christ a réchauffé votre cœur, non par nostalgie, mais pour alimenter cette flamme. Il faut pour cela être avec lui, dans le silence de l'adoration, et ainsi réveiller la volonté et la joie d'en partager la vie, les choix, l'obéissance de foi, la béatitude des pauvres, la radicalité de l'amour... En deuxième lieu, je vous invite à une foi qui sache reconnaître la sagesse de la faiblesse. Dans les joies et les afflictions de notre époque, quand la dureté et le poids de la croix se font sentir, ne doutez pas que la Kenose du Christ est déjà une victoire pascale... Dans les sociétés de l'efficacité et du succès, votre vie marquée par la minorité et par la faiblesse des petits, par l’empathie avec ceux qui n'ont pas de voix, devient un signe évangélique de contradiction. Enfin, je vous invite à renouveler la foi qui vous fait pèlerins vers l'avenir. Par sa nature, la vie consacrée est un pèlerinage de l'esprit, à la recherche d'un visage qui parfois se manifeste, et parfois se cache... Que cela soit le désir constant de vos cœurs, le critère fondamental qui oriente votre chemin, tant dans les petits pas quotidiens que dans les décisions plus importantes. Ne vous unissez pas à ces prophètes de malheur qui proclament la fin ou le non sens de la vie consacrée dans l'Eglise aujourd'hui. Revêtez-vous plutôt de Jésus-Christ et endossez les armes de la lumière...en restant éveillés et vigilants. La joie de la vie consacrée passe nécessairement par la participation à la croix du Christ. Il en a été ainsi pour la Vierge Marie. Sa souffrance du cœur forme un tout avec le cœur du Fils de Dieu, transpercé par amour. De cette plaie jaillit la lumière de Dieu, et aussi des souffrances, des sacrifices, du don de soi que les consacrés vivent par amour de Dieu et des autres, cette même lumière qui évangélise les gens s'irradie. En cette fête, je vous souhaite tout particulièrement à vous, consacrés, d'avoir toujours dans votre vie la saveur de la Parresia évangélique, afin que, en vous, la bonne nouvelle soit vécue, témoignée, annoncée et qu'elle resplendisse comme Parole de vérité. » Source : Vatican Information Service VIS Archive 01 - 4.2.13. |
Ave, maris stella, Dei Mater alma, Atque semper Virgo, Felix cæli porta. Sumens illud Ave Gabriélis ore, Funda nos in pace, Mutans Hevæ nomen. Solve vincla reis, Profer lumen cæcis, Mala nostra pelle, Bona cuncta posce. Monstra te esse matrem, Sumat per te preces, Qui pro nobis natus Tulit esse tuus. Virgo singuláris, Inter omnes mitis, Nos, culpis solútos, Mites fac et castos. Vitam præsta puram, Iter para tutum, Ut, vidéntes Iesum, Semper collætémur. Sit laus Deo Patri, Summo Christo decus, Spirítui Sancto, Tribus honor unus. Amen. |
Salut, astre des mers, Mère de Dieu féconde, Salut, ô toujours Vierge, Porte heureuse du ciel ! Vous qui de Gabriel Avez reçu l’Ave, Fondez-nous dans la paix, Changeant le nom d’Eva. Délivrez les captifs, Éclairez les aveugles, Chassez loin tous nos maux, Demandez tous les biens. Montrez en vous la Mère, Vous-même offrez nos vœux Au Dieu qui, né pour nous, Voulut naître de vous. O Vierge incomparable, Vierge douce entre toutes ! Affranchis du péché, Rendez-nous doux et chastes. Donnez vie innocente, Et sûr pèlerinage, Pour qu’un jour soit Jésus Notre liesse à tous. Louange à Dieu le Père, Gloire au Christ souverain ; Louange au Saint-Esprit ; Aux trois un seul hommage. Amen. |