« Il y a dans un regard d'enfant un rayon qui vrille notre conscience d'adulte, suscitant le remords de n'être à aucun moment ce que nous devrions être. L'Innocence nous accuse, au sens où la lumière accuse un relief. Je ne dis pas que, si Dieu n'existait pas, la morale serait sans fondement, mais, simplement et sans théorie, que ce regard serait moins implacable. Comme l'ange de Rilke, il est "terrible". Mais il le serait moins s'il n'était aussi absolument désarmé. C'est parce qu'il est pauvre et sans défense que je puis à peine le soutenir. Venu de très loin, d'un monde sans arme, sans calcul, sans intrigue et sans mensonge - le monde du Tout-Autre - il est aussi tout proche, signe du "prochain" pauvre et sans défense, envers qui le devoir, ici et maintenant, est de déposer toutes armes de calcul, d'intrigue et de mensonge. » P. François Varillon, L'humilité de Dieu, Le Centurion, 1974. |
« Vous voulez que je vous indique la voie la plus courte pour arriver à la perfection ?... La voici : c'est l'abandon, oui, l'abandon entier, absolu ; c'est là le comble et le résumé de la perfection, parce que la perfection consiste dans le pur amour, et que l'exercice du pur amour consiste dans l'abandon. » P. de Caussade s.j. (1675-1751), L'Abandon à la Providence divine, Collection Christus n°22, Desclée de Brouwer, Paris, 1966. |