29 mai 2005
Référendum sur la Constitution européenne

« Toute union politique ou économique en Europe n'aura pas automatiquement une valeur d'avenir pour elle. Une simple centralisation des compétences économiques ou législatives peut conduire à une décadence accélérée, si elle aboutit, par exemple, à une technocratie dont l'unique règle serait l'accroissement de la consommation. »

Joseph Ratzinger, Église, Œcuménisme et Politique
Fayard, 1987, p.305.


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A propos des racines chrétiennes de l'Europe

Il y a huit mois, le futur Benoît XVI accordait un entretien au «Figaro magazine»

Malgré ses interventions, le Saint-Siège n'a pas pu faire en sorte que le préambule de la Constitution européenne mentionne les racines chrétiennes de l'Europe. Qu'en pensez-vous ?
Je suis convaincu qu'il s'agit d'une erreur. L'Europe est un continent culturel et non pas géographique. C'est sa culture qui lui donne une identité commune. Les racines qui ont formé et permis la formation de ce continent sont celles du christianisme. Il s'agit d'un simple fait de l'histoire. J'ai donc des difficultés à comprendre les résistances exprimées contre la reconnaissance d'un tel fait incontestable. Si vous m'affirmez qu'il s'agit d'un temps lointain, je vous réponds que la renaissance de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale a été rendue possible grâce à des hommes politiques qui avaient de fortes racines chrétiennes, qu'il s'agisse de personnes comme Schuman, Adenauer, de Gaulle, De Gasperi ou d'autres. Ce sont eux qui se sont confrontés aux destructions provoquées par des totalitarismes athées et antichrétiens. Se taire sur cette réalité est une chose très étrange et aussi dangereuse. Il faudrait continuer le débat sur cette question, car je crains que derrière cette opposition se cache une haine de l'Europe contre elle-même et contre sa grande histoire.

L'étude de la candidature de la Turquie devient plus précise. Son entrée dans l'Union signifierait-elle pour vous un choc ou un enrichissement des cultures ?
Nous avons parlé de l'Europe comme d'un continent culturel et non géographique. Dans ce sens, la Turquie a toujours représenté un autre continent au cours de l'histoire, en contraste permanent avec l'Europe. Il y a eu les guerres avec l'Empire byzantin, pensez aussi à la chute de Constantinople, aux guerres balkaniques et à la menace pour Vienne et l'Autriche... Je pense donc ceci : identifier les deux continents serait une erreur. Il s'agirait d'une perte de richesse, de la disparition du culturel au profit de l'économie. La Turquie, qui se considère comme un Etat laïc, mais sur le fondement de l'islam, pourrait tenter de mettre en place un continent culturel avec des pays arabes voisins et devenir ainsi le protagoniste d'une culture possédant sa propre identité, mais en communion avec les grandes valeurs humanistes que nous tous devrions reconnaître. Cette idée ne s'oppose pas à des formes d'associations et de collaboration étroite et amicale avec l'Europe et permettrait l'émergence d'une force unie s'opposant à toute forme de fondamentalisme.

Source : © Le Figaro Magazine, 13 août 2004 & Le Figaro, 20 avril 2005.
Entretien accordé par le Cardinal Ratzinger à Sophie de Ravinel.

Lire également : les racines chrétiennes de l'Europe
Une excellente analyse du Traité constitutionnel : ICI
Pour un NON chrétien, voir également : Chrétiens dans la Cité : Une constitution antichrétienne.
Et pour mémoire : le NON de Jacques Chirac en 1978.




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