Redécouvrir Vatican II


14 - L’Église et les religions non chrétiennes
"Nostra Ætate"

À cause des progrès réalisés dans les différents moyens de communication, quels qu’ils soient, il semble que notre planète devienne de plus en plus petite, et les relations entre les divers peuples se multiplient. Aussi l’Église est-elle très attentive à examiner “ce que les hommes ont en commun qui les pousse à vivre ensemble leur destinée. Tous les peuples forment une seule communauté; ils ont une seule origine, puisque Dieu a fait habiter toute la race humaine sur la terre; ils ont aussi une seule fin dernière...

Les hommes attendent des diverses religions la réponse aux énigmes cachées de la condition humaine... Qu’est-ce que l’homme? Quel est le sens et le but de la vie? Qu’est-ce que le bien et qu’est-ce que le péché? Quels sont l’origine et le but de la souffrance? Quelle est la voie pour parvenir au vrai bonheur? Qu’est-ce que la mort, le jugement et la rétribution après la mort? Qu’est-ce enfin que le mystère dernier et ineffable qui entoure notre existence, d’où nous tirons notre origine et vers lequel nous tendons?” (1)

Depuis les temps les plus reculés jusqu’à aujourd’hui, les hommes ont possédé naturellement un profond sens religieux et ont eu l’intuition d’une divinité suprême:

- dans l’hindouïsme, ils cherchent la libération des angoisses de notre condition humaine.
- dans le bouddhisme, ils pensent atteindre l’illumination.
- d’autres religions proposent des voies pour guérir les inquiétudes du cœur humain.
- les musulmans adorent Dieu un, vivant, miséricordieux et tout puissant, Dieu d’Abraham leur Père, auxquels ils doivent être soumis de toute leur âme. (3)
L’Église catholique respecte ces rites et ces doctrines, mais elle est tenue, quant à elle, “d’annoncer sans cesse le Christ qui est la voie, la vérité et la vie, le Christ dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses.” Pour cela elle doit établir des dialogues prudents avec les hommes qui suivent d’autres religions. (2)

À propos de la religion juive, le Concile “rappelle le lien qui relie spirituellement le peuple du Nouveau Testament avec” le peuple juif de “la lignée, d’Abraham. L’Église du Christ... confesse que tous les fidèles du Christ, fils d’Abraham selon la foi, sont inclus dans la vocation de ce patriarche et que le salut de l’Église est mystérieusement figuré dans la sortie du peuple élu hors de la terre de servitude.

L’Église croit que le Christ, notre paix, a réconcilié les Juifs et les Gentils par sa Croix et en lui-même des deux a fait un seul... Elle rappelle... que les apôtres, fondements et colonnes de l’Église, sont nés du peuple juif...

Du fait d’un si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux juifs, le Concile recommande entre eux la connaissance et l’estime mutuelle, qui naîtront surtout d’études bibliques et théologiques, ainsi que d’un dialogue fraternel.” Aussi les juifs ne seront-ils plus présentés comme réprouvés et maudits par Dieu. L’Église réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes, et, ”par la charité religieuse de l’Évangile, déplore les haines, les persécutions et toutes les manifestations d’antisémitisme.” (4)

Nous invoquons Dieu, Père de tous les hommes; l’Église ne peut donc que condamner, car contraires à l’Esprit du Christ, toutes les discriminations opérées envers des hommes en raison de leur race, de leur couleur ou de leur religion. (5)


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