« Le Rosaire est l’arme la plus puissante pour toucher le Coeur de Jésus, Notre Rédempteur, qui aime tellement Sa Mère. » St Louis-Marie Grignion de Montfort |
Urbain IV | († 1264) | "Il est un rite pieux selon lequel, contre les dangers que court le monde, on récite... l'Ave Maria autant de fois qu'il y a de psaumes de David, en faisant précéder chaque dizaine de l'Oraison dominicale. Avec notre Autorité apostolique, Nous approuvons ce Psautier de la Vierge... Chaque jour, le Rosaire procure des avantages aux chrétiens." |
Adrien VI | († 1523) | "Le Rosaire est le fouet du démon." |
Pie V | 1568 | Pie V autorise la prière du Rosaire et place l'Ave Maria au début des heures canoniales. |
Pie V | 1569 | Lettre apostolique Consueverunt Romani Pontifices Pie V explique et d'une certaine manière détermine la forme traditionnelle du Rosaire. |
Pie V | 1571 | Victoire de Lépante C'est à son initiative que se constitue en 1571 une ligue européenne, ralliant la France, l'Espagne et Venise, en vue d'arrêter l'avance turque mahométane qui maîtrise à cette époque les pays des Balkans et la mer depuis Constantinople jusqu'aux approches de l'Arctique. Afin d'implorer la protection céleste sur la flotte qu'il a réunie, saint Pie V ordonne un jubilé solennel et des prières publiques, en particulier la prière du Rosaire. La bataille décisive a lieu le 7 octobre 1571, dans le golfe de Lépante, à la sortie du détroit de Corinthe. La flotte chrétienne inflige une défaite cruciale aux Turcs : une cinquantaine de galères ennemies est coulée, plusieurs vaisseaux sont capturés et 12.000 galériens chrétiens délivrés. Un tiers seulement de la flotte turque peut s'échapper. En action de grâces pour cette victoire, saint Pie V institue la fête de Notre-Dame des Victoires, faisant insérer au martyrologe, à la date du 7 octobre, la mention suivante : "Mémoire de sainte Marie de la Victoire, que le souverain pontife Pie V ordonna de renouveler chaque année, à cause de l'insigne victoire navale remportée ce jour-là par les chrétiens sur les Turcs, grâce au secours de la Mère de Dieu." "Cette manière de prier une fois connue, les fidèles, éclairés par les méditations et enflammés par les textes de ces mêmes prières, ont commencé à devenir d'autres hommes ; les ténèbres de l'hérésie se sont dissipées et la lumière de la Foi catholique a brillé alors de tout son éclat..." |
Grégoire XIII | 1573 | Il renouvelle l'ordonnance de saint Pie V, ajoutant que désormais la fête aura lieu tous les premiers dimanches d'octobre, dans toutes les églises où se trouve un autel ou une chapelle sous l'invocation de Notre-Dame du Saint-Rosaire, et qu'elle portera désormais ce même nom. « Le Rosaire est un moyen donné par le Ciel pour apaiser la colère de Dieu ». |
Grégoire XIV | († 1591) | "Le Rosaire est un moyen merveilleux pour détruire le péché et recouvrer la grâce de Dieu." |
Paul V | († 1621) | "Le Rosaire est le trésor des grâces." |
Clément X | 1671 | Répondant à l'instante prière de la Reine Marie-Anne, il étend la fête du Saint-Rosaire à toute l'Espagne, sans condition. |
Clément XI | 1716 | Il étend la fête du Saint-Rosaire à toute l'Eglise, en mémoire de la victoire obtenue en 1715 par Charles VI sur les Turcs, en Hongrie. |
Benoît XII | († 1730) | "Le Rosaire est le remède souverain aux erreurs et aux vices." |
Pie IX | († 1878) | "Grande est la force d'une armée qui tient en main non l'épée mais le Rosaire." |
Léon XIII | Il est surnommé « le pape du Rosaire » : il a écrit 11 Encycliques sur le Rosaire, (de Supremi Apostolatus, 1 Septembre 1883, à Diuturni Temporis, 5 Septembre 1898) ; une Constitution Apostolique (Parta Humano Generi, 8 Septembre 1901) ; 3 Lettres Apostoliques (Salutaris Ille Spiritus, 24 Decembre 1883 ; Vi è Ben Noto, adressée aux évêques italiens, 20 Septembre 1887 ; Ubi Primum, sur la Confrérie du Rosaire, 2 Octobre 1898), etc. |
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Léon XIII | 1er septembre 1883 | Lettre encyclique Supremi apostolatus officio sur le Très Saint Rosaire La formule du Saint-Rosaire a été composée de telle manière par saint Dominique, que les mystères de Notre salut y sont rappelés dans leur ordre successif, et que cette manière de méditation est entremêlée et comme entrelacée par la prière de la Salutation angélique, et par une oraison jaculatoire à Dieu, le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Nous qui cherchons un remède à des maux semblables, nous avons le droit de croire qu'en nous servant de la même prière qui a servi à saint Dominique pour faire tant de bien à tout le monde catholique, nous pourrons voir disparaître de même les calamités dont souffre Notre époque. Non seulement nous engageons vivement tous les chrétiens à s'appliquer soit en public, soit dans leur demeure particulière et au sein de leur famille, à réciter ce pieux office du Rosaire et à ne pas cesser ce saint exercice, mais nous désirons que spécialement le mois d'octobre de cette année soit consacré entièrement à la Sainte Reine du Rosaire. Nous décrétons et nous ordonnons que, dans tout le monde catholique, pendant cette année, on célèbre solennellement par des services spéciaux et splendides, les offices du Rosaire. Qu'ainsi donc, à partir du premier jour du mois d'octobre prochain jusqu'au second jour du mois de novembre suivant, dans toutes les paroisses, et, si l'autorité le juge opportun et utile, dans toutes les autres églises ou chapelles dédiées à la Sainte Vierge, on récite cinq dizaines du Rosaire, en y ajoutant les Litanies Laurétanes. Nous désirons que le peuple accoure à ces exercices de piété et qu'en même temps l'on dise la messe et l'on expose le Saint Sacrement, et que l'on donne ensuite avec la Sainte Hostie la bénédiction à la pieuse assemblée. Nous approuvons beaucoup que les confréries du Saint Rosaire de la Vierge fassent, conformément aux usages antiques, des processions solennelles à travers les villes, afin de glorifier publiquement la Religion. Cependant si, à cause des malheurs des temps, dans certains lieux, cet exercice public de la religion n'était pas possible, qu'on le remplace par une visite assidue aux églises, et qu'on fasse éclater la ferveur de sa piété par un exercice plus diligent encore des vertus chrétiennes." Supremi apostolatus officio : texte intégral de l'Encyclique |
Léon XIII | 30 août 1884 | Lettre encyclique Superiore Anno sur la récitation du Rosaire Superiore Anno : texte intégral de l'Encyclique (en anglais) |
Congrégation des Rites | 11 septembre 1887 | Décret "Notre très Saint-Père, tout heureux de cet empressement unanime, renouvelle ses instances auprès de tous les Pasteurs de l'Eglise et de tous les fidèles du monde, et les exhorte à redoubler de ferveur et de confiance filiale en persévérant dans ces saints exercices, et à supplier la très auguste Reine de la paix, d'user de son crédit auprès de Dieu, pour détourner l'horrible tempête des temps présents, par la ruine de l'empire de Satan et la défaite des ennemis de la religion, et pour rendre le calme si désiré à la barque mystique de Pierre, ballottée par les flots. C'est pourquoi tout ce qui a été décrété, accordé et ordonné les années précédentes, et dernièrement par le décret de la Sacrée Congrégation des rites, prescrivant de consacrer le mois d'octobre à la céleste Reine du Rosaire, de nouveau il le décrète, l'accorde et l'ordonne. La fête de la solennité du Saint-Rosaire est déjà en honneur chez les peuples chrétiens, et l'objet d'un culte tout particulier, qui se rapporte à tous les mystères de la vie, de la passion, de la gloire de N.-S. Jésus-Christ, notre rédempteur, et de son Immaculée Mère. Afin donc de favoriser cette dévotion qui va toujours croissant, afin aussi d'ajouter aux honneurs publics rendus à Marie, Sa Sainteté Léon XIII, par un privilège dont jouissent déjà plusieurs églises particulières, ordonne de célébrer désormais dans toute l'Eglise, sous le rite de seconde classe, ladite solennité et l'office de Notre-Dame du Rosaire fixé au premier dimanche d'octobre, en sorte que cette fête ne puisse être transférée à un autre jour, si ce n'est en cas d'occurrence d'un office de rite supérieur ; sauf les rubriques et nonobstant toute disposition contraire." |
Léon XIII | 22 septembre 1891 | Lettre encyclique Octobri mense "… entre les diverses formules et manières d'honorer la divine Marie, il en est qu'il faut préférer, puisque nous savons qu'elles sont plus puissantes et plus agréables à notre Mère ; et c'est pourquoi Nous Nous plaisons à désigner en particulier et à recommander tout spécialement le Rosaire. Le langage vulgaire a donné le nom de couronne à cette manière de prier, parce qu'elle rappelle, en les réunissant par les plus heureux liens, les grands mystères de Jésus et de Marie, leurs joies, leurs douleurs et leurs triomphes. Le souvenir de la pieuse contemplation de ces augustes mystères, médités dans leur ordre, peut procurer aux fidèles un admirable secours, aussi bien pour alimenter leur foi et la protéger contre la contagion des erreurs que pour relever et entretenir la vigueur de leur âme. En effet, la pensée et la mémoire de celui qui prie de la sorte, éclairées par la foi, sont entraînées vers ces mystères avec l'ardeur la plus suave; elles s'y absorbent et les pénètrent, et ne peuvent assez admirer l'œuvre inénarrable de la Rédemption des hommes, accomplie à un prix si élevé et par une succession de si grands événements. L'âme alors s'enflamme d'amour et de gratitude, devant ces preuves de la charité divine; elle sent se fortifier et s'accroître son espérance, et devient plus avide de ces récompenses célestes que le Christ a préparées pour ceux qui se seront unis à Lui en imitant Son exemple et en participant à Ses douleurs. Et cette prière s'exhale dans des paroles émanées de Dieu Lui-même, de l'archange Gabriel et de l'Église ; pleine de louanges et de vœux salutaires, elle se renouvelle et se continue dans un ordre déterminé et varié, et elle produit sans cesse de nouveaux et de doux fruits de piété. Or, il y a d'autant plus de raisons de croire que la Reine du Ciel Elle-même a attaché à cette forme de prière une grande efficacité, que c'est sous sa protection et Son inspiration qu'elle a été établie et propagée par l'illustre saint Dominique, à une époque très hostile au nom catholique et assez peu différente de la nôtre, comme une sorte d'instrument de guerre tout-puissant pour combattre les ennemis de la foi. En effet, la secte hérétique des Albigeois avait envahi de nombreuses contrées, tantôt clandestinement, tantôt ouvertement ; fille cruelle des Manichéens dont elle répandait les monstrueuses erreurs, elle travestissait les dogmes, excitait au massacre des chrétiens et soulevait contre l'Église une haine profonde et implacable. A peine pouvait-on se fier aux puissances humaines contre cette tourbe si pernicieuse et si arrogante, lorsque le secours vint manifestement de Dieu Lui-même, par le moyen du Rosaire de Marie. Ainsi, grâce à la Sainte Vierge, si glorieusement victorieuse de toutes les hérésies, les forces des impies furent renversées et brisées, la foi fut sauvée et demeura intacte. On sait de même que, dans de nombreuses circonstances et dans différents pays, des dangers de même nature ont été conjurés, des bienfaits analogues ont été obtenus : l'histoire des temps anciens et de ceux plus rapprochés de nous en fournit des témoignages éclatants. Il faut aussi ajouter cette autre preuve, évidente en quelque sorte, qu'aussitôt que la prière du Rosaire fut instituée, elle fut adoptée de toutes parts par les citoyens de toutes les classes et devint parmi eux d'un usage fréquent. C'est qu'en effet, la religion du peuple chrétien tient à honorer par des titres insignes et de mille façons la divine Mère, élevée si excellemment au-dessus de toutes les créatures par tant et de si grande gloire ; or, elle a toujours aimé particulièrement ce titre du Rosaire, cette manière de prier, qui est comme le mot d'ordre de la foi et qui résume le culte dû à Marie ; elle l'a pratiquée dans l'intimité et en public, dans l'intérieur des maisons et des familles, en instituant en son honneur des confréries, en Lui consacrant des autels, en L'entourant de toutes les pompes, convaincue qu'elle ne pourrait recourir à de meilleurs moyens pour orner les fêtes sacrées de la Sainte Vierge et pour mériter Son patronage et Ses grâces." Octobri Mense : texte intégral de l'Encyclique |
Pie X | 1914 | Testament "Le Rosaire est, de toutes les prières, la plus belle, la plus riche en grâces, celle qui touche le plus le Cœur de la Mère de Dieu [...] Si vous voulez que la paix règne dans vos foyers, récitez-y le chapelet en commun." |
Pie XI | († 1939) | A Mgr Richaud, évêque de Laval "Dites à vos prêtres qu'ils prient beaucoup. Tant que le pape n'a pas dit son Rosaire, sa journée n'est pas finie." |
Pie XII | 15 septembre 1951 | Lettre encyclique Ingruentium malorum "… nous connaissons bien la puissante efficacité du rosaire pour obtenir l'aide maternelle de la Sainte Vierge. Bien que certainement il n'y ait point qu'une unique manière de prier pour obtenir cette aide, nous estimons néanmoins que le rosaire est le moyen le mieux adapté et le plus fructueux, comme cela est du reste clairement suggéré par son origine même, plus divine qu'humaine et par sa nature intime. Y a-t-il, en effet, prière plus appropriée et plus belle que l'Oraison dominicale et la Salutation angélique, qui sont comme les fleurs dont se compose cette couronne mystique ? Il résulte un autre grand avantage lorsque les prières orales s'accompagnent de la méditation des mystères : tous les fidèles, même les plus simples et les moins instruits, ont là une manière facile et rapide d'alimenter et d'affermir leur foi. Par la méditation fréquente des mystères, l'Ame atteint et absorbe insensiblement les vertus qu'ils contiennent, elle s'enflamme vivement à l'espérance des biens immortels et se sent fortement et doucement stimulée à suivre la voie tracée par le Christ Lui-même et par sa Mère. La récitation même de formules identiques, tant de fois répétées, loin de rendre cette prière stérile et ennuyeuse, possède au contraire l'admirable vertu d'inculquer la confiance à celui qui prie et de faire une douce violence au Cœur maternel de Marie. Mais c'est surtout au sein des familles que nous désirons que la pratique du rosaire soit répandue, religieusement conservée, et sans cesse développée. C'est en vain qu'on s'efforce d'enrayer le déclin de la civilisation si on ne ramène pas à la loi de l'Evangile la famille, principe et fondement de la société. Nous tenons à le déclarer : la récitation du rosaire en famille est un moyen des plus efficaces pour réaliser une entreprise si difficile. Quel spectacle suave et très agréable à Dieu quand, à la tombée de la nuit, le foyer chrétien résonne des louanges en l'honneur de la Reine auguste du ciel ! Alors la récitation du rosaire rassemble devant l'image de la Sainte Vierge, dans une admirable union des cœurs, les parents et les enfants, qui reviennent du travail de la journée; cette prière les unit aux absents et aux défunts : elle les attache, enfin, plus étroitement à Notre-Dame, qui, en Mère très aimante, viendra au milieu de la couronne de ses enfants, répandant avec abondance dans le foyer les dons de l'union et de la paix. Semblable à la famille de Nazareth, le foyer chrétien deviendra alors une demeure terrestre de sainteté et comme un temple, où le rosaire, non seulement sera une forme particulière de prière montant chaque jour vers le ciel avec un parfum de suavité, mais constituera encore une école des plus efficaces de vertu et de vie chrétienne. En effet, la méditation des mystères de la Rédemption enseignera aux grands à vivre en imitant chaque jour les splendides exemples de Jésus et de Marie, à puiser en eux le réconfort dans l'adversité et à tendre vers les trésors célestes « où les voleurs n'ont pas d'accès et où les mites ne rongent point ». (Luc XII, 33) Aux enfants, la récitation méditée du rosaire apprendra les principales vérités de la foi; l'amour du très aimable Sauveur s'épanouira presque spontanément dans leurs âmes innocentes, tandis que l'exemple de leurs parents agenouillés avec respect devant la majesté de Dieu leur inculquera, dès leurs plus tendres années, l'éminente valeur de la prière récitée en commun. Nous n'hésitons donc pas à le répéter : nous mettons une grande espérance dans le rosaire pour la guérison des maux qui affligent notre époque. Ce n'est pas avec la force, ni avec les armes, ni avec la puissance humaine, mais avec l'aide divine obtenue par cette prière que l'Eglise, forte comme David avec sa fronde, pourra affronter, intrépide, l'ennemi infernal, en lui adressant les paroles du jeune berger : « Tu viens contre moi avec l'épée, la lance et le javelot, mais moi je vais contre toi au nom du Dieu des armées... et toute cette multitude saura que ce n'est ni par l'épée, ni par la lance que Dieu sauve » (Rois XVII, 44,49) Nous désirons donc vivement, Vénérables Frères, que, stimulés par votre exemple et vos exhortations, tous les fidèles répondent avec empressement à nos consignes et unissent leurs cœurs et leurs voix dans un même élan de charité. Si les maux et les attaques des méchants vont se multipliant, le zèle de tous les hommes de bien doit également augmenter. Que les fidèles s'efforcent d'obtenir de notre Mère, très aimante, spécialement au moyen du rosaire, qui lui est si agréable, le retour prochain de temps meilleurs pour l'Eglise et pour la société." Ingruentium malorum : texte intégral de l'Encyclique |
Jean XXIII | 26 septembre 1959 | Lettre encyclique Grata Recordatio Jean XXIII considère le Rosaire comme un moyen excellent de prière méditée, à travers lequel "est présenté à l’esprit comme autant de tableaux le drame de l’incarnation et de la rédemption de Notre Seigneur." (Introduction) Grata Recordatio : texte intégral de l'Encyclique (en anglais) |
Jean XXIII | 29 septembre 1961 | Lettre apostolique Il religioso convegno sur le Rosaire Il religioso convegno : texte intégral de la Lettre (en portugais) |
Paul VI | 15 septembre 1966 | Lettre encyclique Christi Matri Paul VI demande que de ferventes prières soient adressées à la Vierge du Rosaire pour supplier Dieu d'accorder le bien supérieur de la paix. Christi Matri : texte intégral de l'Encyclique (en anglais) |
Paul VI | 7 octobre 1969 | Exhortation apostolique Recurrens mensis October Paul VI commémore le quatrième centenaire de la Lettre apostolique Consueverunt Romani Pontifices de saint Pie V. |
Paul VI | 29 mars 1974 | Exhortation apostolique Marialis cultus sur le culte de la Vierge Marie L'intérêt constant et l'affection que Nous portons au Chapelet de la Vierge Marie Nous ont poussé à suivre avec beaucoup d'attention les nombreux congrès consacrés ces dernières années à la pastorale du Rosaire dans le monde contemporain : congrès organisés par des associations et des hommes qui ont profondément à cœur la dévotion du Rosaire, et auxquels ont pris part des Evêques, des prêtres, des religieux et des laïcs forts d'une grande expérience et connus pour leur sens de l'Eglise. Parmi eux, c'est justice de nommer les Fils de saint Dominique, chargés par tradition de garder et de propager une dévotion aussi salutaire que celle-là. Aux travaux des congrès se sont ajoutées les recherches des historiens, effectuées non pas pour définir dans des buts quasi archéologiques la forme primitive du Rosaire, mais pour en saisir l'intuition originelle, l'énergie première, la structure essentielle. De ces congrès et de ces recherches ont surgi plus clairement les caractéristiques fondamentales du Rosaire, ses éléments essentiels et leur rapport mutuel. (43) Ainsi, par exemple, a mieux été mise en lumière la nature évangélique du Rosaire : il tire de l'Evangile l'énoncé des mystères et ses principales formules ; il s'inspire de l'Evangile pour suggérer, en commençant par la joyeuse salutation de l'Ange et par l'acceptation religieuse de la Vierge, l'attitude dans laquelle le fidèle doit le réciter ; il propose, dans la succession harmonieuse des Ave Maria, un mystère fondamental de l'Evangile — l'Incarnation du Verbe — saisi au moment décisif de l'Annonce faite à Marie. Le Rosaire est donc une prière évangélique, comme aujourd'hui, plus peut-être que par le passé, aiment à le définir les pasteurs et les érudits. (44) De même on a plus facilement compris comment le déroulement ordonné et progressif du Rosaire reflète la manière même dont le Verbe de Dieu, en s'insérant par un dessein miséricordieux dans l'histoire humaine, a réalisé la Rédemption. Le Rosaire considère en effet successivement, et dans l'ordre, les principaux événements salvifiques de la Rédemption qui se sont accomplis dans le Christ : depuis la conception virginale et les mystères de l'enfance jusqu'aux heures culminantes de la Pâque — la Passion bienheureuse et la Résurrection glorieuse — et jusqu'à ses effets sur l'Église naissante du jour de la Pentecôte et sur la Vierge, le jour où, parvenue au terme de son exil terrestre, elle fut emportée, corps et âme, vers la patrie céleste. On a encore observé que la division en trois parties des mystères du Rosaire, non seulement correspond étroitement à l'ordre chronologique des faits, mais surtout reflète le schéma de la prédication primitive de la foi et propose à nouveau le mystère du Christ exactement de la façon où le voyait saint Paul dans la célèbre «hymne» de l'Épître aux Philippiens : abaissement, mort, exaltation (2, 6-11). (45) Prière évangélique centrée sur le mystère de l'Incarnation rédemptrice, le Rosaire a donc une orientation nettement christologique. En effet, son élément le plus caractéristique — la répétition litanique de l'Ave Maria — devient lui aussi une louange incessante du Christ, objet ultime de l'annonce de l'Ange et de la salutation de la mère du Baptiste : « Le fruit de tes entrailles est béni » (Lc 1, 42). Nous dirons même plus. la répétition de l'Ave Maria constitue la trame sur laquelle se développe la contemplation des mystères: le Jésus de chaque Ave Maria est celui-là même que la succession des mystères nous propose tour à tour Fils de Dieu et de la Vierge, né dans une grotte à Bethléem ; présenté au Temple par sa Mère; adolescent plein de zèle pour les affaires de son Père : Rédempteur agonisant au Jardin des Oliviers; flagellé et couronné d'épines; chargé de la Croix et mourant sur le Calvaire; ressuscité des morts et monté auprès de son Père, dans la gloire pour réaliser l'effusion du don de l'Esprit. On sait que, précisément pour favoriser la contemplation et pour que l'intention corresponde aux paroles, on avait jadis l'habitude — et cette coutume existe encore en diverses régions — de faire suivre le nom de Jésus, dans chaque Ave Maria, de la mention du mystère énoncé. (46) On a également ressenti comme un besoin plus impérieux la nécessité de redire, outre la valeur de l'élément de louange et d'imploration, l'importance d'un autre élément essentiel du Rosaire: la contemplation. Sans elle, le Rosaire est un corps sans âme, et sa récitation court le danger de devenir une répétition mécanique de formules et d'agir à l'encontre de l'avertissement de Jésus : « Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les païens ; ils s'imaginent qu'en parlant beaucoup ils se feront mieux écouter » (Mt 6, 7). Par nature, la récitation du Rosaire exige que le rythme soit calme et que l'on prenne son temps, afin que la personne qui s'y livre puisse mieux méditer les mystères de la vie du Seigneur vus à travers le Cœur de Celle qui fut la plus proche du Seigneur, et qu'ainsi s'en dégagent les insondables richesses. (47) Nous voudrions maintenant, en continuité avec les intentions de nos Prédécesseurs, recommander vivement la récitation du Rosaire en famille. Le Concile Vatican II a mis en lumière comment la famille, cellule première et vitale de la société, « par l'amour mutuel de ses membres et la prière faite à Dieu en commun, se présente comme un sanctuaire domestique de l'Eglise ». La famille chrétienne apparaît donc comme une « Eglise domestique » si ses membres, dans leur milieu propre et selon leurs tâches respectives, travaillent ensemble à promouvoir la justice, pratiquent les oeuvres de miséricorde, se consacrent au service de leurs frères, prennent part, dans un cadre plus vaste, à l'apostolat de la communauté locale et s'insèrent dans son culte liturgique ; et aussi s'ils élèvent en commun de ferventes prières vers Dieu : cet élément venant à manquer, le caractère même de famille chrétienne ferait défaut. C'est pourquoi, un effort concret pour instaurer la prière en commun dans la vie de famille doit normalement faire suite à la redécouverte de la notion théologique de la famille comme Eglise domestique. (52) En accord avec les directives conciliaires, la Présentation générale de la Liturgie des Heures range à juste titre la cellule familiale au nombre des assemblées auxquelles sied la célébration en commun de l'Office divin : « Il convient (...) que la famille, en tant que sanctuaire domestique de l'Eglise, ne se contente pas de pratiquer la prière en commun, mais aussi qu'elle s'unisse plus étroitement à l'Eglise en utilisant, suivant ses possibilités, l'une ou l'autre partie de la Liturgie des Heures ». On ne doit rien négliger pour que cette indication claire et pratique trouve dans les familles chrétiennes une application croissante et joyeuse. (53) Mais, après la célébration de la Liturgie des Heures — sommet que peut atteindre la prière familiale — il n'y a pas de doute que le Chapelet de la Vierge Marie doit être considéré comme une des plus excellentes et des plus efficaces « prières en commun » que la famille chrétienne est invitée à réciter. Nous aimons penser en effet, et Nous espérons vivement, que si la rencontre familiale devient un temps de prière, le Rosaire en est une expression fréquente et appréciée. Nous savons bien que les nouvelles conditions de vie des hommes ne facilitent pas à notre époque les moments où la famille peut se rassembler et que, même lorsque cela se produit, de nombreuses circonstances rendent difficile de trouver dans la rencontre une occasion de prière. C'est difficile, sans aucun doute. Mais c'est également caractéristique de l'agir chrétien que de ne pas céder devant les conditionnements ambiants, et au contraire de les surmonter ; ne pas succomber, mais faire face. C'est pourquoi, les familles qui veulent vivre en plénitude la vocation et la spiritualité propre de la famille chrétienne doivent dépenser toute leur énergie pour endiguer les forces qui empêchent la rencontre familiale et la prière en commun. (54) Marialis cultus : texte intégral de l'Exhortation |
Jean-Paul II | 29 octobre 1978 | Homélie "Je voudrais attirer votre attention sur le Rosaire. Le Rosaire est ma prière préférée. C'est une prière merveilleuse. Merveilleuse de simplicité et de profondeur. Dans cette prière, nous répétons de multiples fois les paroles de l'Archange et d'Élisabeth à la Vierge Marie. Toute l'Église s'associe à ces paroles. On peut dire que le Rosaire est, d'une certaine manière, une prière-commentaire du dernier chapitre de la Constitution Lumen Gentium du II° Concile du Vatican, chapitre qui traite de l'admirable présence de la Mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l'Église. En effet, sur l'arrière-fond des Ave Maria défilent les principaux épisodes de la vie de Jésus Christ. Réunis en Mystères joyeux, douloureux et glorieux, ils nous mettent en communion vivante avec Jésus à travers le Coeur de sa Mère, pourrions-nous dire. En même temps, nous pouvons rassembler dans ces dizaines du Rosaire tous les événements de notre vie individuelle ou familiale, de la vie de notre pays, de l'Église, de l'humanité : c'est-à-dire nos événements personnels ou ceux de notre prochain, et en particulier de ceux qui nous sont les plus proches, qui nous tiennent le plus à coeur. C'est ainsi que la simple prière du Rosaire s'écoule au rythme de la vie humaine. Au cours de ces dernières semaines, j'ai eu l'occasion de rencontrer beaucoup de personnes représentant divers milieux, nations, Églises et communautés chrétiennes. Je veux assurer que je n'ai pas manqué de traduire ces rapports dans le langage de la prière du Rosaire, pour que tous puissent se retrouver au coeur de la prière qui donne à toutes choses leur pleine dimension. J'ai reçu aussi et le Saint-Siège pareillement de nombreuses manifestations de bienveillance provenant d'hommes du monde entier. Je veux traduire ma gratitude dans les dizaines du Rosaire pour pouvoir l'exprimer non seulement d'une manière humaine, mais aussi dans la prière, dans cette prière si simple et si riche. De tout coeur, je vous exhorte tous à la réciter." |
Jean-Paul II | 2 octobre 1983 | Angélus "Le Rosaire s'adresse avec insistance à Celle qui est l'expression la plus haute de l'humanité en prière, Modèle de l'Eglise qui prie et supplie dans le Christ la miséricorde du Père. Le Rosaire est la prière qui indique la perspective du royaume de Dieu et oriente les hommes à recevoir les fruits de la Rédemption." |
Jean-Paul II | 3 octobre 1987 | "Le chapelet est une des prières les plus significatives du fidèle, de tout âge et de toute condition. Dans le chapelet, même le plus humble et le plus petit fils ou fille du peuple de Dieu redécouvre en plénitude sa vocation baptismale, son sacerdoce prophétique et royal, il acquiert en Marie et grâce à Marie, une extraordinaire capacité d'imploration auprès du Christ et du Père. Marie elle-même, dans le chapelet, recueille les prières des pauvres et des humbles et leur confère une puissante faculté d'intercession auprès du trône du Très-Haut." |
Jean-Paul II | 16 mai 1993 | "La tradition chrétienne... nous aide en nous faisant redécouvrir la beauté du saint Rosaire. En contemplant avec Marie les mystères de la joie, de la douleur et de la gloire du Christ Seigneur, nous pouvons trouver lumière et force pour réaliser le projet d'amour que Dieu a pour chacun de nous." |
Jean-Paul II | 14 octobre 2001 | Angelus "Le Rosaire est la contemplation du Christ dans ses mystères, en union intime avec la Très Sainte Vierge Marie. La spiritualité contemporaine ressent vivement l'exigence d'aller, pour ainsi dire, à l'essentiel. C'est pourquoi, on constate à l'heure actuelle une redécouverte prometteuse de la nature authentique du Rosaire, en tant que prière qui aide à être en compagnie du Christ, pour mieux le connaître, en assimiler les enseignements, en vivre le mystère. Qui, mieux que Marie, peut nous accompagner dans cet itinéraire de l'esprit et du cœur ? Voilà le sens de la répétition de l'Ave Maria, qui constitue la trame, sur laquelle se développe la contemplation des mystères." |
Jean-Paul II | 16 octobre 2002 | Encyclique Rosarium Virginis Mariae : le Rosaire de la Vierge Marie Rosarium Virginis Mariae : texte intégral de l'Encyclique |
Benoît XVI | 6 octobre 2007 | Angélus "L'image traditionnelle de Notre-Dame du Rosaire représente Marie qui tient l'Enfant Jésus sur son bras et de l'autre main tend le chapelet à saint Dominique. Cette iconographie significative montre que le rosaire est un moyen donné par la Vierge pour contempler Jésus et, en méditant sa vie, l'aimer et le suivre toujours plus fidèlement. Telle est la consigne laissée par la Vierge aussi lors de différentes apparitions. Je pense, en particulier, à celle de Fatima, survenue il y a 90 ans. Aux trois pastoureaux Lucie, Jacinthe et François, en se présentant comme « la Vierge du rosaire », elle a recommandé avec insistance de prier le rosaire tous les jours, pour obtenir la fin de la guerre. Nous aussi, nous voulons accueillir la requête maternelle de la Vierge, en nous engageant à réciter avec foi le chapelet du rosaire pour la paix dans les familles, dans les nations, et dans le monde entier." |